Chroniques

Post-scriptum : Est-ce grave docteur ?

© D.R

Allons-nous assister au même phénomène que celui de la grippe aviaire où, pendant des semaines, nous n’avons entendu que cela, où chaque jour, on nous assenait le nombre de victimes, nous indiquait les précautions à prendre et où d’un seul coup –d’un seul- nous n’en avons plus du tout entendu parler, comme si ce virus avait soudainement disparu, comme par enchantement. Je ne possède, en la matière, aucune connaissance spéciale et comme la majorité des habitants de la planète n’en sait que ce que les médias, les autorités médicales ou les dirigeants nous en disent. Entre autres, en tant que Marocain, j’écoute avec attention ce qui est annoncé concernant notre pays et ne vois aucune raison d’en douter. Faisons confiance aux autorités sanitaires et si nous sommes épargnés par ce virus, réjouissons-nous sincèrement, car nous n’avons vraiment aucun besoin d’un tel fléau, notamment les plus démunis d’entre nous. Ceci dit, il est évident que toutes les précautions doivent être prises pour dresser un cordon sanitaire aussi efficace que possible. Si l’épisode du steward transporté de l’aéroport Mohammed V de Casablanca vers une clinique de la ville sans aucune précaution (alors qu’il était «suspecté» d’être contaminé) est vrai, cela n’a rien de rassurant. Quelque chose d’autre m’a inquiété, j’ai lu avec attention l’interview donnée à ALM, mardi dernier, par le président de l’Association marocaine de protection et d’orientation du consommateur (AMPOC) et plusieurs de ses affirmations m’ont paru bien étranges. Tout d’abord lorsqu’il avance que «Le Maroc ne disposant pas d’élevage de porcs, le risque ne peut provenir que de l’étranger». Ah bon !!! ???
Secondo, lorsqu’il dit que «Le Maroc est épargné car le porc n’est pas consommé par les citoyens» alors que nous savons que la maladie ne se transmet justement pas par la consommation!!
Mais le plus grave – me semble-t-il – est lorsque ce monsieur avance que «les touristes représentent aujourd’hui le seul danger» ! Personnellement, je trouve cette affirmation inquiétante, fausse et porteuse de bien des peurs, bien des méfiances, bien des dégâts collatéraux…
Cette phrase résonne en moi de façon désagréable, un peu comme lorsqu’il y a des années de cela, alors que le virus du sida commençait ses ravages, il était courant d’entendre que «les immigrés le ramenaient au pays», lors de leur retour estival… Le président de l’AMPOC me paraît bien imprudent et en ces temps de doute, il n’est nullement besoin de désigner injustement des boucs émissaires. Pour en revenir à ce virus et en souhaitant que non seulement notre pays mais l’ensemble du monde s’en sorte avec le minimum de victimes, il nous revient d’être prudents mais en aucun cas «catastrophistes», les dégâts pourraient être encore plus grands que ceux –potentiels- de ce virus.

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