Chroniques

Post-scriptum : Et si l’on parlait de la jeune fille…

Il est heureusement devenu courant aujourd’hui de parler des quartiers en difficulté et l’un des sujets majeurs qui s’y rapportent en est notamment la jeunesse.
Pourtant, alors que notre pays fait en la matière beaucoup d’efforts : je veux parler des questions liées à la femme et à là parité ; force est de constater qu’une moitié de notre jeunesse est passée sous silence : celle composée des jeunes filles.
Or la situation des adolescentes, des jeunes femmes adultes dans les quartiers populaires est loin d’être à la hauteur des exigences. Les préjugés, les tabous, l’inégalité prévalent : l’un des signes en est l’effort pourtant fait en matière de jeunesse qui malheureusement fait la part pauvre à la gent féminine.
Terrains de sport de proximité, maisons de jeunes, centres culturels… très peu nombreuses sont les filles qui y accèdent, d’ailleurs il faut bien le dire, toutes les activités qui y sont organisées sont pensées par et pour les garçons. Au mieux lorsque l’on pense à elles, est-ce pour leur proposer un atelier couture voire un atelier cuisine. Même chose dans le mouvement associatif, non pas dans celui qui a pignon sur rue mais dans celui qui émane des quartiers eux-mêmes, de cette jeunesse : même lorsque la volonté d’intégration est réelle, grandes sont les réticences-venant des parents mais aussi des frères de voir les jeunes filles participer aux activités, aux sorties, aux responsabilités. Se réunir dans un local avec des garçons, prévoir des activités le soir, organiser un débat sur un sujet tel que le sida – par exemple demeurent de véritables parcours du combattant pour ces jeunes filles. Et pourtant elles sont là, elles font preuve de volontarisme, d’idées novatrices… Mais le poids du regard de l’autre, du voisin notamment, les a priori ont la vie dure dans nos quartiers populaires. C’est pourtant aussi de là (surtout de là) que passera la nécessaire émancipation, l’indispensable évolution.
Que les « groupuscules » ne s’y trompent, il ne s’agit pas là de copier un quelconque «modèle » occidental, encore moins d’oublier les préceptes de notre religion et ce qui fait notre spécificité culturelle et civilisationnelle mais tout simplement de sortir d’un carcan périmé, préjudiciable à notre société tout entière. C’est par la confiance, par le sérieux, par l’exemple que le mouvement associatif jeune réussira l’intégration de la jeune filles : bien d’autres pans de notre société – réputés imprenables – se sont ouverts, nos quartiers resteraient-ils le dernier bastion où la jeune fille n’atteindrait pas sa légitime place. Bien entendu pour cela, il faut agir, faire avancer, contribuer… c’est justement en empruntant au quotidien le chemin de ces cités que nous les ouvrirons et les sortirons de la ghettoisation. La modernité bien comprise et le progrès dans ces quartiers en particulier se feront avec et par la femme.

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