Janvier 2005 à Bruxelles «Premier congrès mondial des imams et rabbins pour la paix», la deuxième édition aura lieu à Séville au mois de mars prochain, entre les deux : une «soirée de rencontre des Hommes de parole» était organisée ce mardi 31 janvier à Paris. A Paris ? Et pourtant nous avions l’impression d’être au Maroc, d’ailleurs ce n’était pas une illusion puisqu’en quelque sorte nous étions sur un «îlot marocain» en pleine capitale française, au pied du centre Beaubourg… En effet, cette soirée était offerte au restaurant «Au pied de chameau», marocain par son art culinaire, marocain par son style, sa décoration, marocain par son accueil mais aussi (et surtout) marocain par ses deux jeunes patrons Abde et Farid Zarzar – jeunes beurs issus d’une famille modeste, nés à Roubaix- devenus les représentants de leur pays d’origine au cœur de la gastronomie française. Il y avait là musulmans, juifs, chrétiens… décidés à privilégier dialogue, échange, projets… Hommes et femmes politiques, artistes, intellectuels, journalistes… ils étaient nombreux à «prendre le risque», «oser le défi» de la rencontre et de la convivialité. Ils avaient ainsi répondu à l’invitation de la Fondation «Hommes de parole» présidée par Alain Michel et secondé dans cette entreprise «utopique» par deux femmes de cœur Michèle Couty et Claire Barat -digne fille de ses parents, grands défenseurs de la cause marocaine, notamment lors de l’Indépendance. Il fut beaucoup question de «dépassement de soi», «d’œuvre pour la paix», de «prise de conscience» au cours de cette soirée : l’un des moments les plus touchants étant l’intervention d’ André Azoulay, évoquant son enfance et le legs de ses parents, dans le Maroc de ses jeunes années, le faisant œuvrer aujourd’hui pour éviter, au sein du combat collectif de tous ces militants, «l’instrumentalisation» de la parole de Dieu. Nombreux étaient les pays représentés «Au pied de chameau» devenu ce soir-là symbole, mais le Maroc y tenait une place de choix puisque s’y était également joint notre jeune et performant ambassadeur Fathallah Sijilmassi et que la partie artistique allait de Sapho à l’orchestre «Azzedine», originaire de Fès. Si personnellement j’avais eu à cœur de répondre à l’invitation, c’était modestement pour dire à quel point il était important que la justesse de ce message, atteigne les jeunes générations et que tout un travail d’explication, de pédagogie, de «raison et de cœur» doit être entrepris en direction des jeunes -notamment vivant en milieu défavorisé- qui peuvent, si on leur en donne les moyens, être les meilleurs messagers de la paix. Merci et bravo à la Fondation «Hommes de parole» pour son courage et sa vision, avec ce petit mot personnel : quand Marocains du Royaume et Marocains d’ailleurs se mettent au service d’une même cause -aux côtés des autres nationalités présentes- quel bel atout !