Chroniques

Post-scriptum : Hooliganisme…

© D.R

Qu’y a-t-on vu, à nouveau, des jeunes se battant -au sang- avec d’autres jeunes, détruisant fauteuils, matériel, véhicules… sur leur passage… et tout cela «gratuitement. Avouons que pour le commun des mortels, cela est du domaine de «l’incompréhensible» ; d’où sûrement l’impression que nous ressentons, d’être dépourvus lorsqu’il s’agit de trouver des remèdes. Et il est vrai que la tâche n’est pas aisée.
Nawal El Moutawakil s’efforce donc de trouver des réponses et c’est avec raison qu’elle a constitué un  conseil national ayant pour mission de prendre le problème à bras-le- corps et qu’elle proposera un projet de loi concernant la violence dans les stades. Ceci dit, la chaîne des responsabilité est longue : les jeunes casseurs – au premier chef- bien sûr, mais disons-le aussi : les parents, les enseignants, les travailleurs sociaux, et le monde du sport ! Le monde du sport ??!!, c’est -à-dire les fédérations, les clubs sportifs, les sportifs eux-mêmes, les supporters… Personne ne peut s’exonérer de sa part de responsabilité ; alors, si la répression est bien évidemment indispensable, il nous faut, et cela est urgent, réfléchir aux moyens de prévention. Sûrement n’existe-t-il aucune recette miracle, aucun remède infaillible, mais il est du rôle des responsables associatifs, des éducateurs, des autorités…  de faire preuve d’imagination en la matière. Qu’il me soit permis -modestement- de tirer quelques propositions, de mon expérience auprès de la jeunesse tant dans les cités de France que dans les quartiers populaires du Maroc. La base de toute solution, résidant évidemment dans l’encadrement de notre jeunesse ; or si l’on prend le temps de scruter les jeunes supporters qui se rendent aux stades, force est de constater qu’ils sont absolument seuls, livrés à eux-mêmes ! seuls !!! Accompagnons -les donc, non pas (uniquement) par des policiers en tenue mais aussi par des jeunes médiateurs, issus eux-aussi des quartiers, mais ayant un « bagage », une formation leur permettant de faire face. Il en existe déjà à Casa et Rabat, formés par l’organisme «Search for Common Ground». Plaçons des accompagnateurs, vêtus par exemple de survêtements distinctifs, dans les bus : jeunes sportifs ou bien jeunes policiers en formation, ou encore jeunes maîtres d’arts martiaux (pour leur sens de la maîtrise). Mettons à contribution nos «icônes» du monde sportif, Aziz Bouderbala, Hajji, Bassir, Dolmy…, etc qui diffuseront des messages avant les matches ou lors des mi-temps, grâce à des clips ou mieux encore en étant présents effectivement. Inventons des concours, des «trophées» de l’équipe de supporters la plus fair-play, du jeune spectateur le plus civique… , etc. Utilisons les radios locales, les jeunes artistes… Utilisons les petits clubs de quartiers, en leur donnant des moyens, pour encadrer effectivement nos jeunes et canaliser leur violence, et les mettre à contribution lors des matches. Sachons utiliser intelligemment les gradins, en faisant d’eux des espaces d’animations, en leur donnant des identités visibles et différentes, en y installant des stands… Responsabilisons les jeunes ayant une « aura », quitte y compris à prévoir de petits salaires… Loin de moi, la prétention de posséder des réponses toutes faites, mais je suis certain que nous sommes nombreux à avoir  des idées… encore faut-il qu’elles soient exprimées…

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