Chroniques

Post-scriptum : Jour de dépistage

© D.R

Ce samedi était journée nationale de dépistage du sida au Maroc. Organisée par l’ALCS, cette initiative se déroulait dans les principales villes du Royaume.
Le slogan en était «Faire le test aujourd’hui pour vivre mieux demain !»
J’ai vécu, quant à moi, cette journée de tests avec les jeunes du Réseau Maillage qui avaient noué un partenariat avec «l’Association de lutte contre le sida» (ALCS) et ouvert les portes de leur local de 10 heures à 20 heures pour permettre à 3 médecins –eux-aussi bénévoles– de pratiquer le dépistage auprès de tous les volontaires qui se présentaient.
En une journée donc, le centre de Maillage a reçu 260 Marocains (es) venus, avec intelligence, faire le point sur leur état envers le VIH. Enormément de jeunes y ont ainsi participé : jeunes garçons et jeunes filles, mais aussi des adultes : femmes et hommes, des personnes du 3ème âge… tous avec beaucoup de pudeur mais aussi beaucoup de conscience, sans ostentation mais sans honte inutile non plus, comme débarrassés de cette espèce de tabou qui n’a pas lieu d’être, face à ce fléau.
En cette journée, au milieu de ces 260 personnes, toutes issues des quartiers populaires, j’ai vécu un concentré et un raccourci de ce qu’est notre société. Il y régnait une ambiance bon enfant, beaucoup de complicité, d’entraide, de connivence, des éclats de rire, des sourires intimidés, des regards profonds : surtout ce sentiment d’être «entre soi» et d’accomplir un acte quelque part «courageux».
Le degré de prise de conscience et de responsabilité de toutes ces personnes était impressionnant.
Les médecins chargés du dépistage étaient admirables de dévouement et j’ai été littéralement «épaté» par le niveau de responsabilité des jeunes du Réseau Maillage. Venus de Hay Lalla Meryem, de Ain Chock, de Hay Hassani, de Hay Mohammadi, de l’Ancienne médina… ces jeunes que je connais pourtant bien m’ont bluffé par la façon dont –pendant 10 heures – ils se sont mis au service de la population. Et très sincèrement, je me suis senti vraiment récompensé de tout le travail et le militantisme associatif accompli, qui produisaient un tel résultat.
Autre signe encourageant et significatif, le métissage vestimentaire : les jean’s côtoyaient les jellabas, qui côtoyaient les foulards qui côtoyaient les styles hip-hop ou rap, qui côtoyaient les barbes, qui côtoyaient les cheveux longs, qui côtoyaient les coupes «militaires» etc… etc.
Je suis ressorti de cette journée réconforté par le dynamisme du travail associatif de terrain et la qualité de l’engagement, mais surtout très heureux d’entendre de la bouche des médecins –eux-aussi très fiers– qu’aucun cas positif n’avait été détecté !
«Comme quoi –et pour faire taire les «caravaniers» de l’ordre moral– rien ne vaut la sensibilisation, la prévention, la pédagogie … là encore, la maturité de nos compatriotes les renvoie dans leurs cordes.

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