Chroniques

Post-scriptum : Le défis de Martine Aubry

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C’est donc Martine Aubry qui a finalement été élue à la tête du Parti socialiste français. Avant d’aller plus en avant dans ce que cela apporte à la France, soyons un peu égoïste et voyons si cela aura des incidences dans les relations franco-marocaines.  Je puis vous assurer qu’avoir à la tête du premier parti d’opposition français une personnalité telle que Martine Aubry est une bonne nouvelle « marocainement parlant». En effet, Martine Aubry entretient avec le Maroc une déjà longue histoire d’amour : non pas de cette amour intéressé qui se limite aux jardins de la Mamounia, mais bel et bien un sentiment fait de curiosité sincère, d’intérêt pour le Maroc authentique, populaire (sortant des sentiers battus des hôtels de luxe) et d’attachement à «l’âme marocaine». Combien de fois l’ai-je accompagnée dans des petites gargotes de médinas, ou vue parlementer inlassablement avec des artisans, elle qui est toujours à la recherche de tablettes coraniques, qu’elle affectionne et collectionne. Ministre de l’Emploi et de la Solidarité en 1997, elle n’a ménagé aucun effort pour installer un partenariat concret avec son homologue marocain de l’époque et elle n’a jamais manqué de saluer les réformes menées par SM le Roi Mohammed VI pour qui elle nourrit un sincère respect. Bref, Martine Aubry a, avec le Maroc, une relation saine et amicale. Par ailleurs, tant dans sa ville de Lille que lorsqu’elle était n°2 du gouvernement Jospin, elle a su mener, vis-à-vis de la population immigrée -en général- et d’origine marocaine-en particulier, une politique intelligente basée sur la reconnaissance, le respect et une approche perspicace de l’insertion sociale. C’est elle qui remit la Légion d’honneur à Abdellatif Benazzi, qui invita régulièrement des figures emblématiques telles Mustapha Hajji ou Khalid Rahilou pour les écouter, et su donner de vraies responsabilités (et non pas des rôles de figurants) à de jeunes Franco-Marocains dont je suis le premier à pouvoir témoigner. L’élection du Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS porte en elle, par ailleurs, bien des symboles : elle est la première femme à diriger ce «vieux» parti, elle porte en elle une fibre sociale qu’aucun autre dirigeant de parti, en France, ne possède et a en sa possession bien des atouts pour postuler dans l’avenir aux plus hautes fonctions. Un défi se pose à elle et elle aura besoin d’ailleurs de toutes ces qualités pour redonner crédit au Parti socialiste, pour attirer à lui la confiance (perdue) des Français et pour redonner à la France l’opposition qu’elle mérite. Avec cette élection- par les militants -d’une femme de qualité à la tête d’un grand parti politique français; avec celle de Brarack Obama en tant que président des Etats-Unis… on voit clairement qu’une période de renouvellement de l’élite politique est en marche. Un souffle du vent de l’histoire… qui franchit les frontières.

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