Chroniques

Post-scriptum : Leurs voix, leurs voies…

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C’est Jean-Marie Santander, P-dg de Théolia,  et originaire de Benslimane qui a suggéré cette belle formule en assistant mercredi dernier à l’initiative «Fais entendre ta voix» à la CDG, organisée par les associations de jeunes du Réseau Maillage.
Objectifs de cette manifestation qui se déplacera de ville en ville : Salé en mai, Témara en juin puis Casablanca, Meknès, Beni Mellal, Laâyoune, etc. : inciter les jeunes des quartiers populaires à rejoindre le mouvement associatif de terrain en créant des associations – locales – là où ils vivent, et les sensibiliser d’ores et déjà à l’importance du vote lors des élections communales de 2009.
150 jeunes de différents quartiers de Rabat, Casablanca, Salé, Témara, Meknès, Beni Mellal… mais aussi les bidonvilles tels Bachko, Sidi Moumen,Guich Loudaya, Akreuch et Aïn Khalouia on effectivement fait entendre leurs voix sur les sujets qui leur tiennent à cœur.
Le vote, les partis politiques certes mais aussi l’INDH, l’emploi, le fiasco de Moukawalati, la corruption, sans pour autant négliger les activités socio-culturelles, sportives, la vie de leurs quartiers, l’engagement associatif… Sans langue de bois, sans misérabilisme mais sans nihilisme non plus, exprimant toujours l’espoir et la volonté d’aller de l’avant. Pour les écouter et leur répondre, des grands témoins tels Aziza El Aouad –experte en développement humain- Mohamed Maliki – vice-président du Lions Club Casablanca Doyen- et Ahmed Herzenni –président du CCDH mais aussi des invités tels Jean-Marie Santander, grand chef d’entreprise français; Anis Maghri de l’UNICEF ; Reda Bajoudi de l’ambassade du Danemark ; Mohamed Ellaite de la Primature, Abou Fassi-Fihri de Search for Common Ground ou encore Dina Naciri, Hamid El Wardi et Mohamed Kimach de la CDG. De son côté, Faouzi Chaâbi, fut le seul élu à répondre présent et à s’exprimer sans tabous devant ces jeunes citoyens(nes). Un débat riche, émouvant, vrai et constructif qui montre un visage ouvert dont nous pouvons collectivement être fiers, le visage de ceux qui veulent construire contrastant douloureusement avec le rictus d’un autre âge de ces «patrons voyous», confondant emploi et esclavagisme, exploitation et dignité et n’ayant pour leurs employés aucun des plus élémentaires respects dus à tout être humain.
Les deuils successifs de Casablanca ont révélé au grand jour des pratiques moyenâgeuses et qui en plus de coûter la vie aux nôtres, nous ont fait un mal fou sur le plan international.
Curieux paradoxe –mais après tout, en est-ce vraiment un ?- Que de voix des chefs d’entreprises, censés représenter l’avant-garde économique, ne songer qu’à leurs intérêts mesquins quand dans un même temps des jeunes de 20 à 25 ans, de condition hyper modeste, savent se dépasser et œuvrer pour l’intérêt collectif et l’avenir de notre pays.
Les invités de «Fais entendre ta voix» l’ont d’ailleurs tous reconnu, ils se sont montrés très émus face à ces jeunes qui, pendant deux heures, se sont exprimés avec conviction, respect et une foi –lucide- dans l’avenir.
En faisant entendre leurs voix, ils ont aussi ouvert des voies.

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