Chroniques

Post-scriptum : l’identité est diversité

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Le thème de l’identité émerge avec force -parfois avec virulence- au cœur de bien des sociétés. Ceci n’est pas illégitime ! Cependant, il faut poser les questions, se poser ces questions dans un esprit constructif, dans un esprit d’ouverture, avec la volonté de dépasser les crispations identitaires. Un forum organisé par l’IMRI samedi dernier, dans le cadre de l’UPM abordait justement ce thème en l’élargissant au pourtour méditerranéen. Or, le pourtour méditerranéen est -peut-être encore plus que d’autres régions du monde- une terre de brassage, de métissage, de confluences. Le terreau est cependant fertile, aujourd’hui, pour la tentation – et les tentatives- de repli identitaire. Certaines forces utilisent d’ailleurs cette période de fragilité économique, de frilosité pour tenter de fermer portes et fenêtres, de «rétrécir» les identités et d’enfermer les populations -et notamment  la jeunesse- dans des identités «tronquées» et hermétiques à l’Autre. Deux pièges guettent la diversité dans nombre de ces pays méditerranéens : les «séparatistes» , ceux qui cherchent à diviser et «les partisans du repli, de l’enfermement», ceux qui veulent soustraire… les deux sont suicidaires !
Car ce qui fait l’attractivité du pourtour méditerranéen, sa richesse humaine et culturelle, c’est précisément ce mélange, ce mixage, cette pluralité. D’ailleurs, les communautés immigrées et issues de l’immigration sont des vecteurs de mixité et de diversité et qui, bien souvent, inventent  des cultures «métisses» qui rassemblent et unissent. C’est cette richesse qu’il nous faut transmettre aux jeunes générations : il nous faut les aider à prendre conscience de cette diversité qui est en eux, eux qui sont justement à la période de leur vie où ils forgent leur identité. Khalil Hachimi Idrissi, dans un superbe édito où il commentait la naissance du «Mouvement Marocains Pluriels» daté du 21 mai 2010, avait su trouver les mots pour évoquer l’identité marocaine forte de sa diversité… Contrairement donc à ce que l’on pourrait penser, les tenants du repli ne sont pas forcement les plus nombreux, par contre peut-être sont-ils les plus loquaces ; il est donc urgent que ceux qui sont conscients de l’enjeu et mesurent l’importance de l’ouverture sur autrui, de la rencontre des cultures, des valeurs telles que la tolérance, le respect de l’Autre… prennent la parole haut et fort. La diversité, cette identité plurielle, est l’un des meilleurs garants du «vivre ensemble», car en étant conscients de qui nous sommes, en étant confiants en ce que nous sommes, nous serons d’autant mieux à même de nous ouvrir à l’Autre. Cette diversité n’est-elle pas le terreau -et  le ciment- qui fait qu’un habitant de l’un des pays du pourtour méditerranéen ne sera jamais vraiment un étranger pour un habitant d’un autre de ces pays ?

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