Chroniques

Post-scriptum : Moha’métis

© D.R

Le Maroc regorge de talents, d’autant plus que sa jeunesse –partie majoritaire de la population- s’investit totalement dans la musique, le théâtre, les arts de la rue, la peinture… redonnant aux arts et à la culture marocaine un nouveau souffle. L’Boulevard, Dabathéatre, Génération Mawâzine, Fête de la musique… les occasions permettant aux jeunes musiciens et jeunes danseurs d’émerger se multiplient ; de plus en plus également jeunes acteurs de théâtre, de cinéma et humoristes prennent la scène d’assaut. Les «Transculturelles» des abattoirs de Casablanca et tout dernièrement «Mohammedi’Art» à Mohammedia font aujourd’hui apparaître les arts du cirque, la sculpture, le slam (zajal), le skate, le graf… en leur donnant une visibilité «dans la rue», auprès du grand public. Il y a quelque temps de cela, j’écrivais ici-même, que Mohammedia me semblait être devenue un véritable laboratoire –notamment culturel- tant de, par la personnalité de son président, Mohamed M’fadel élevé dans la pluri-culturalité, acquise (dans les maisons de jeunes et autres centres de quartiers) en France, et métissée au patrimoine marocain transmis pas ses parents immigrés –que de par la dimension de son gouverneur, Aziz Dades, pétri de social. Un nouvel élément me conforte dans cette analyse, je veux parler de la création d’une association baptisée «Moha’métis» regroupant une diversité associative [«Alwen», «Marocains Pluriels», «AFM» (Français de Mohammedia), «Colokolo», «ABM» (Brekdancers de Mohammedia), «Autodidactes»…, etc ] et une véritable pluralité de parcours : Marocains du Maroc, Français du Maroc, Marocains du Monde… cette association au nom qui évoque parfaitement la richesse du «Métissage culturel», s’est créée dans la mouvance de «Mohammedi’Art» dont elle est la pièce maîtresse. Cet événement culturel qui fait que la plus grande avenue de Mohammedia –devenue sans voitures, chaque dernier dimanche de chaque mois- est en train d’acquérir une notoriété croissante et le président de la commune qui a convaincu son équipe de l’importance de la culture pour une ville est,ici, en train d’illustrer une nouvelle forme de gouvernance en initiant un partenariat entre la municipalité, une association telle Moha’métis et bien sûr la préfecture…dans le respect des compétences de chacun ; ce qu’il faut bien l’avouer n’est pas chose aisée ! Moha’métis, donc, qui veut inscrire Mohammedia dans le circuit des villes agissantes en faveur de la tolérance, l’ouverture sur l’Autre, l’alliance des civilisations, a fait le pari de contribuer au développement culturel, artistique, social et environnemental de la ville et a choisi le «métissage» comme moyen, comme levier : le métissage des générations, le métissage des nationalités, le métissage des genres… pour un métissage culturel, s’inscrivant et accompagnant le mouvement de «melting-pot» que le Maroc a pour patrimoine et qui aujourd’hui en fait une plate-forme d’avenir.

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