Chroniques

Post-scriptum : «Movida»

© D.R

«Génération Mawazine» qui se déroulera à Rabat à partir du 18 mai et dont l’objectif est de «donner une chance» aux jeunes talents, a réussi le tour de force d’engranger quelque 150 dossiers de candidatures, dont les nouveautés flagrantes sont l’émergence de troupes de danses et l’arrivée sur scène de nombreuses jeunes filles. Le principe de «tremplin» qui permet de sélectionner «les meilleurs» par un jury en phase avec les goûts du public, consttitue également une sorte d’émulation d’où sortiront de nouveaux artistes à même d’enrichir notre paysage. Si le rap, hip-hop, breakdance, fusion se taillent «la part du lion» dans les profils de ces jeunes, on voit bien à quel point ces nouveaux styles ont su conquérir la jeunesse.
C’est à une formidable explosion que l’on assiste, une véritable «movida» selon l’expression consacrée.
Aujourd’hui, les Hoba Hoba Spirit, H-Kayne, Bigg, Casa Crew, Fnaïre sont les figures de proue de ce mouvement, dont «L’Boulevard» a été le précurseur et le pionnier. Steph Raggaman, de son côté, est en train lui aussi d’imposer sont style, et son duo avec le talentueux Ahmed Soltane «Beïda Nayda» fait un carton sur les ondes de Hit Radio, devenue en quelques mois la radio- phare de la «culture urbaine».
Le breakdance dont les jeunes adeptes s’entraînent le soir dans les rues de Casa, Meknès ou Salé, voit également émerger ses vedettes: «Dayma Style», véritables acrobates rythmiques, ou encore «Black Panthers» ou «Stunt boys». Casablanca qui accueillera prochainement la nouvelle édition du «Boulevard» s’apprête également à célébrer la fête de la musique où là encore la part belle sera faite par le Conseil régional du tourisme (CRT) aux jeunes… Même le drame suscite aujourd’hui des réactions venues de ces nouveaux artistes, après «Matqisch Bladi» du groupe «Big-Boss», les attentats  du mois dernier ont inspiré une superbe chanson à un groupe de jeunes de Hay Lalla Meryem les «K-Fash» qui ont composé «Combat d’aujourd’hui» dont le «Washington Post» lui même s’est fait l’écho, la semaine dernière, dans ses colonnes.
Plus qu’un mouvement, c’est un véritable phénomène de société qui prend forme, avec la «darija» comme trait d’union. Il y a bien longtemps que la scène marocaine n’avait connu une telle (re)naissance.
La movida musicale accompagne également le formidable essor du mouvement associatif au sein de la jeunesse, dans les quartiers, tout cela se rejoignant dans une liberté de paroles, d’actions, un vrai «printemps de la jeunesse». au monde de l’école, de la formation, du travail… de savoir s’adapter, pour que ce printemps éclose pleinement.

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