Chroniques

Post-scriptum : Nos anciens…

"Nous sommes tous des anciens en devenir". Cette formule devrait occuper nos esprits plus souvent lorsqu’il s’agit de notre propre comportement vis-à-vis de nos anciens.
Même si la cellule familiale demeure forte dans notre société, force est de constater que les exigences de la vie «moderne», les conditions de vie, la montée de l’individualisme… font que de plus en plus souvent nos anciens se retrouvent délaissés au point qu’aujourd’hui les «Maisons de retraite» ne sont plus une exception dans notre pays.
S’y rendre est toujours un véritable crève-cœur, même si ces endroits se sont grandement améliorés et s’efforcent d’offrir à leurs pensionnaires une fin de vie décente et digne.
La semaine dernière, à l’occasion de la journée consacrée aux personnes âgées, l’approche des personnalités en charge de ce dossier a été développée. Au-delà de l’indispensable réflexion à mener – tant par les institutions que par chacun d’entre nous- en direction de nos anciens et de leur devenir, une scène m’a tout particulièrement touché.
Les jeunes de l’association « Positive Attitude» ont fait une preuve d’un bel esprit de solidarité. Habitués d’action en partenariat avec la Maison de retraite de Aïn Chock à Casablanca, ils leur ont consacré une journée faite de dialogue, de partage, de musique… mais surtout, surtout de présence ! Car c’est bien ce qui nous est apparu alors, ces anciens, dont certains sont âgés de 90 ans, ont un énorme besoin de parler, et visiblement le contact avec les jeunes les ravissaient. Ce mélange des générations, cette envie qui émanait de nos anciens de “se raconter“, de transmettre une histoire, un savoir ; mais aussi d’interroger ces gamins de 20 ans sur leur vie d’aujourd’hui, leurs goûts vestimentaires, cette musique qu’ils leur faisaient entendre… étaient particulièrement chose touchante.
Etaient palpable le sentiment de solitude qui habite ces pensionnaires de Maisons de retraite; cette impression d’être coupés du monde mais en même temps cette formidable envie de vivre «encore», de se sentir reliés à l’extérieur.
Le ministre Harrouchi qui offrait le Ftour a d’ailleurs su trouver les mots devant cette scène de vieilles personnes et de très jeunes, assis côte à côte et échangeant leurs impressions sur le monde passé et présent.
S’adressant aux jeunes et faisant référence à une expérience menée en Belgique, il leur a demandé à chacun de consacrer ne serait-ce qu’une heure de son temps par semaine à rendre visite à ces pensionnaires et leur faire partager un moment musical, un instant de discussions, une partie de jeux de société…
Le message a touché ces jeunes militants de «Positive Attitude», tout particulièrement versés dans la musique grâce au groupe «Big Boss» et dans les activités artistiques.
Ils se sont attelés à la rédaction d’un programme et la réalisation d’une convention de partenariat avec la maison de retraite de Aïn Chock.
Puisse leur exemple faire de nombreux émules.

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