Chroniques

Post-scriptum : «Peine de mort», pour la mort de cette peine

© D.R

Un collectif de militants pour l’abolition existe d’ailleurs au Maroc depuis une année qui, ce 10 octobre, a à nouveau manifesté et appelé à la disparition de cette peine. Comme toujours lorsqu’il s’agit de causes touchant à la vie et à la mort, le débat est passionné et passionnant et les opposants à l’abolition ne sont pas inertes même si le vent de l’Histoire leur est défavorable  puisque notre pays a d’ores et déjà signé plusieurs textes internationaux interdisant la peine de mort.  Que nous manque t-il donc pour «franchir le pas» ? Un mouvement d’opinion plus large, une pédagogie en direction de la population convaincante, un débat national… ? Sûrement un peu de tout ça, mais peut-être et surtout un plus grand courage politique, car à ma connaissance, mais je ne demande qu’à être démenti, aucun parti politique ne s’est clairement prononcé pour l’abolition de la peine de mort. Or, ce genre de grande question sociétale demande impérativement une prise de position forte et publique des politiques dont, après tout, c’est bel et bien le rôle. Déjà pour la réforme de la Moudouana il avait fallu l’implication personnelle du Souverain pour faire aboutir les choses, sommes-nous à nouveau dans le même cas de figure ? Les partisans du maintien de la peine de mort ont un argument «massue» qu’ils ressortent systématiquement, à chaque occasion ; selon eux, la peine de mort serait  dissuasive !
Or, cet argument ne tient absolument pas et ne résiste certainement pas à l’analyse : les pays où cette peine n’existe plus ne sont nullement plus touchés par les crimes que ceux où elle sévit encore, et au contraire l’abolition de la peine de mort a «grandi» ces pays et notamment leur population, en les sortant d’une forme de «barbarie», car en quoi répondre à la mort par la mort serait une solution ? En quoi se comporter comme les assassins eux-mêmes, c’est-à-dire en enlevant la vie serait un signe de justice ? Bien sûr, je connais aussi l’argument qui dit que les abolitionnistes parlent ainsi parce qu’ils n’ont pas été touchés dans leur chair et qu’ils font fi des victimes et de leurs proches …il s’agit ni plus ni moins ici que de populisme et justement le respect des victimes voudrait que l’on n’aborde pas ce sujet sous cet angle. Lorsque l’on aime son pays et que l’on souhaite le voir aller de l’avant, lorsque l’on souhaite le voir atteindre un degré de civisme, de civilisation, de progrès…, il faut avoir le courage d’aborder les questions de  cette importance sans démagogie. Le débat dans le respect des opinions des uns et des autres est noble et ceux qui militent pour l’abolition de la peine de mort méritent d’ être écoutés, d’être entendus et ne méritent certainement pas d’être caricaturés !

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