Chroniques

Post-scriptum : Pistes pour l’insertion

L’expérience acquise aux côtés de la jeunesse dans les quartiers populaires me montre à quel point il nous faudrait être plus inventifs en matière d’insertion sociale de ces jeunes. Le première des pistes, me semble-t-il, concerne celle de la formation professionnelle : celle-ci reste très en deça des besoins de la société mais surtout très en deça des envies des jeunes. Il y a nécessité à la rapprocher du terrain, c’est-à-dire installer la formation au plus près de la jeunesse et donc dans les quartiers. Les outils concernés sont nombreux : OFPPT, écoles, ANAPEC… mais aussi associations de jeunes, ONG, ADS…
Je demeure persuadé que l’insertion des jeunes passe par la formation professionnelle, autant que l’éducation, l’instruction, le sport, la culture; or l’on s’aperçoit que ni l’offre ni la demande ne sont satisfaites. Ateliers de quartiers : ne serait-ce pas une piste à explorer? En tout cas, l’heure impose l’innovation, de sortir des sentiers battus et -dans tous les domaines- de se rapprocher au maximum du terrain. Ceci est aussi vrai dans le sport : les expériences de «Casa-foot» et du «Pied en Or» l’ont prouvé si cela était nécessaire mais nos quartiers regorgent de talents et s’il est vrai que chaque jeune ne peut devenir Bassir ou Hicham Arazi, il n’en demeure pas moins que le sport doit se démocratiser, se populariser. Avouons qu’en dehors du football, les autres sports n’ont pas encore su devenir «de masse» et qu’en la matière tout reste à faire. D’autant plus que nombre de joueurs célèbres, jeunes, issus des quartiers justement et ayant atteint l’excellence sont prêts à payer de leur personne. Des classes «sport-étude», des centres de formation accessibles… autre piste à explorer. La place manque pour lister l’ensemble des domaines où il faut «dépoussiérer» pour faciliter l’insertion sociale mais il est clair que l’éducation, le civisme demeurent des clés pour une insertion réussie. Là aussi il y a urgence à former, à permettre l’accès au plus grand nombre. Or là où notre société demeure très hermétique à la jeunesse, c’est dans la responsabilisation de ces jeunes, l’accès aux responsabilités. En politique, dans la gestion de la chose publique, dans les médias… où sont-ils ces jeunes qui pourraient rajeunir avec bonheur les prises de décision et permettre aux jeunes de se reconnaître, de s’identifier. Là encore une piste à explorer : celle de la création de «Conseils de la jeunesse», au niveau communal tout d’abord puis au niveau préfectoral, pour permettre la participation de ces jeunes à la vie de la cité, les associer et préparer la relève. Soucieux de faire progresser ces idées et porter le sujet sur la place publique, le Réseau Maillage (qui regroupe 32 associations de jeunes dans les quartiers populaires, où ces jeunes ne sont représentés que par eux-mêmes) organisera après le mois de Ramadan, dans les différentes villes où il oeuvre une série de débats sur le thème : «Droits et devoirs de la jeunesse» associant jeunes, élus, représentants de l’autorité, sportifs, journalistes…
Premier rendez-vous à Casablanca le 26 novembre où jeunes des quartiers et jeunes Marocains de l’étranger inviteront leurs différents partenaires à «lancer le débat» !

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