Chroniques

Post-scriptum : Rachida…

© D.R

Quelques icônes –notamment de la chanson- sont identifiées, toutes générations confondues, par leur simple prénom : les plus célèbres d’entre eux sont sans contexte Sylvie –pour Sylvie Vartan- et Johnny –pour Johnny Hallyday ! Cela est beaucoup plus rare dans un domaine tel que la politique, or voilà qu’une jeune femme est en train d’accéder à ce «podium», et qui plus est d’origine étrangère, je veux parler bien sûr de Rachida Dati. Dans les journaux, sur les plateaux de télévision, mais ce qui est plus difficile à atteindre c’est-à-dire la rue, dès que l’on prononce le prénom Rachida, chacun sait de qui il s’agit. Rachida est aussi devenue un personnage familier du quotidien des Français, et même si bien souvent le microcosme politico-médiatique utilise son seul prénom dans le but de la marginaliser, la «réduire» en ne prononçant pas son patronyme, force est de constater que c’est l’effet inverse qui se produit : Rachida est populaire ! Et son personnage, sa personnalité ont largement dépassé le cadre strictement politique. Bien sûr, on peut ne pas être de son bord politique, on peut être en désaccord avec ses prises de position… il n’empêche, Rachida force l’admiration. La machine politique est un monde impitoyable, elle broie, d’autant plus lorsque l’on est femme ou lorsque l’on est «issue» de ce que l’on appelle «la diversité», que dire donc lorsqu’il s’agit d’une jeune femme justement «issue de l’immigration» ? Or, malgré tout, elle résiste, elle se bat, elle tient tête, jamais auparavant une personnalité «d’origine maghrébine» n’aura à ce point forcé les portes du milieu politique français et n’aura à ce point été l’objet d’attaques. Car c’est aussi cela la (bonne) question à poser : croyez-vous que si elle s’était appelée «Nadine» ou «Valérie», on se serait à ce point acharné contre elle ? Personnellement, je suis persuadé du contraire et c’est bien justement parce qu’elle est «Rachida» qu’elle est devenue une cible, faisant d’ailleurs de son prénom une sorte d’étendard.
Les commentateurs «avisés» avancent l’argument de sa propre responsabilité dans son exposition médiatique, sa montée sur le devant de la scène, sa propre «mise en scène»… que dire alors d’un David Douillet ou d’une Ségolène Royal ??? Mais voilà, eux ne s’appellent pas Rachida !!
Evidemment, vous pourrez me dire que je tombe dans la parano, ou que je vois du racisme, de la xénophobie là où il n’y en a pas ; posez-vous alors cette question : «et si elle ne s’était pas appelée Rachida ?» En tout cas, je suis persuadé que dans de nombreux foyers franco-maghrébins, on verra fleurir sur les registres d’état civil, dans les mairies françaises, le prénom «Rachida» dans les prochaines naissances de petites filles… Un beau clin d’œil ! 

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