Une semaine après, nombre d’observateurs continuent de s’interroger : à quoi rime cette initiative grotesque ? «Rompre le jeûne» me semble d’ailleurs être totalement inapproprié en l’occurrence pour définir l’action de ces individus car il est clair que le jeûne, ils ne le pratiquent pas !
Demander l’abrogation de l’article 222 ? Alors, cela me semble bien présomptueux : en effet ces dix individus pensent-ils, surtout de cette manière, alors que nous sommes dans un pays musulman, tolérant, ouvert et où –que je sache- personne n’était allée voir de quelle façon ces membres de ce groupe pratiquaient ou non le Ramadan chez eux, donc –disais-je- modifier une loi qui convient à l’écrasante majorité de la population ? Tout cela ne tient pas debout…
Que reste-t-il donc en terme de motivation, cela saute aux yeux: la seule provocation !
La preuve en est que les protagonistes avaient pris soin de s’entourer de journalistes étrangers pour qui la ligne anti-marocaine tient lieu de ligne éditoriale. Alors prendre ainsi le parti de mépriser la population, offenser des femmes et des hommes dans leurs convictions profondes, marquer à ce point de respect à des compatriotes, démontre une grande immaturité et le goût gratuit du sensationnalisme. D’ailleurs, il suffit de comparer leur attitude avec celle des étrangers vivant sur le sol marocain, qui eux prennent grand soin de n’offusquer personne et font preuve de beaucoup de respect en évitant de manger ou boire, voire de fumer en présence des jeûneurs. Il faut donc, je pense, ne pas grossir le trait et prendre ce geste pour ce qu’il est : un enfantillage irresponsable. Les musulmans ne sont pas ébranlables à ce point dans leurs convictions et leur pratique que cette initiative pourrait les troubler outre mesure… Ceci étant posé, il nous faut veiller à ne pas tomber dans ce piège grossier et il nous faut rester ouverts, tolérants, bienveillants. Rompre le jeûne publiquement, ostensiblement est certes contraire à la loi, mais c’est aussi et surtout un manque de tolérance évident envers ceux qui jeûnent –et non pas l’inverse.