Chroniques

Qui pour proposer un projet de société moderne, ambitieux et fédérateur ?

Un projet de société qui saurait nous mobiliser, qui saurait fédérer une large majorité de citoyens, qui chercherait à nous propulser vers le progrès, le développement, qui saurait proposer une modernité «intelligente» et saurait nous parler sans dramatisation de sujets tels la peine de mort par exemple, un projet de société où notre religion aurait sa place, toute sa place, sans être instrumentalisée, un projet où l’on parlerait à notre intelligence -sans surenchère- de justice, d’égalité des chances, de répartition des richesses… En voyez-ous poindre un dans les programmes, les discours des partis politiques actuellement ? Très franchement rien n’est visible pour l’instant. Cela signifiera-t-il que nous n’aurons d’autre choix lors des prochaines élections  qu’entre, d’un côté  le néant, et de l’autre un parti qui a fait du populisme sa ligne de conduite, en posant par exemple la question de savoir si «l’alcootest» est compatible avec l’Islam, au prétexte que cela reviendrait à cautionner de manière indirecte la consommation d’alcool  ???  Espérons sincèrement que non, car alors le (non) choix serait pour nombre de citoyens, bien cruel. Nous sommes nombreux- à penser que le «pire n’est pas certain» et que le parti qui saura dessiner ce projet, qui saura nous faire vibrer, qui saura nous «donner envie d’y croire» ramassera la mise. Puisse-t-il se mettre au travail très vite et nous présenter un programme réel et crédible ; puissent-ils d’ailleurs être nombreux ces partis de façon à nous éviter un vote «par défaut» et nous donner enfin la possibilité d’un vote d’adhésion ! A deux mois et demie des élections législatives nous avons un paysage bien aride avec des partis encore inaudibles, une frange des partisans du 20 Février qui se dirigent vers un appel au boycott alors qu’une autre se pose sincèrement la question de savoir si cette stratégie est la bonne, un grand nombre de jeunes «engagés» qui cherchent des pistes, proposent, créent des structures, des initiatives, multiplient les appels… et au cœur de tout cela des Marocain(e)s qui se demandent ce qu’ils vont pouvoir choisir le 25 Novembre. Avec la nouvelle Constitution, la volonté royale, le (re)gain d’intérêt de la jeunesse pour la chose politique, les circonstances sont propices pour notre pays puissions-nous ne pas les gâcher… Je voudrais pour illustrer mes propos sur cette façon nouvelle des jeunes de s’investir, choisir l’exemple du «laboratoire de démocratie participative» que Marocains Pluriels a créé sur facebook : «Nbni Bladi» et qui a pendant 5 mois permis aux jeunes –et moins jeunes- d’émettre des idées, des propositions simples, pratiques, susceptibles selon eux de changer leur vie au quotidien. 1200 participants se sont investis, 44 propositions ont été enregistrées, des débats les ont accompagnées et au bout du compte ce sont 3100 votes en 10 jours qui ont permis de choisir 20 de ces propositions, grâce à une «votation citoyenne» sur la Toile. On mesure ici à quel point notre jeunesse a envie de construire, de proposer, de s’impliquer et non pas se limiter à l’exercice  de la dénonciation et de la contestation ! D’aucuns regardent ces initiatives avec beaucoup de condescendance voire de dédain, ils ont bien tort et montrent ainsi à quel point ils sont sourds et aveugles face aux envies et aux choix de notre jeunesse… Des propositions telle «commuer les peines d’emprisonnement pour «petite délinquance» en peines d’intérêt général», telle «la création de classes pré-élémentaires dans les quartiers populaires», «l’instauration de l’éducation sexuelle dans le cursus scolaire» ou encore «l’attribution d’un réel budget réservé à la culture, par les communes» ont émergé…Les partis politiques sont en train de faire appel à des agences de communication pour rédiger leurs programmes, pourquoi pas, mais consulter, impliquer, écouter la jeunesse – les citoyens en général- s’avérerait tout autant bénéfique. Des initiatives telles  «La Chaise Rouge », «Intikhabates 2011», «L’Observatoire politique des jeunes», ou encore la récolte de propositions concernant la protection de notre environnement par «Sos Moulouya» ont toutes pour ambition l’implication des forces vives de notre pays…parions qu’elles augurent toutes d’une participation réelle de la jeunesse lors des élections, si la classe politique sait s’ouvrir à cet «appel d’air».

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