Chroniques

Ré-enchanter la société

© D.R

Puisque la jeunesse est la première à être sur la défensive vis-à-vis des politiques, il est urgent que ceux-ci comprennent que l’un des outils le mieux à même d’ être le trait d’union avec la jeunesse, outre les revendications premières que sont le respect et la dignité, est la culture.

Toute une semaine passée au Salon du livre à l’occasion de la sortie de mon nouvel ouvrage «Demain sera eux». Cela m’a permis de multiplier les rencontres et les discussions, bien sûr avec des jeunes mais aussi beaucoup d’adultes, inquiets pour leurs propres enfants et pour ce que la société est capable – ou incapable – de leur proposer aujourd’hui. J’en ai tiré de très nombreux enseignements que je mettrai à profit afin d’organiser au mieux les prochaines éditions de notre nouvelle rencontre mensuelle Débat’Thé dont les thèmes devront permettre de répondre à toutes ces questions que notre population se pose. S’il est une première conclusion que je peux livrer, elle s’adresse tout d’abord à notre classe politique : contrairement à ce que pensent de nombreux observateurs, nos compatriotes ont soif de politique, mais d’une politique de proximité, responsable, qui s’intéresse et réponde à leurs préoccupations. La population marocaine ne s’est que très peu déplacée pour aller voter le 7 octobre – la jeunesse dans son immense majorité s’est abstenue – et certains y voient un désintérêt des citoyens envers la politique, ils se trompent. Si les Marocains ne sont pas allés voter c’est d’abord parce que la politique s’est détournée d’eux. Il suffit de discuter avec les jeunes notamment et de suivre les réseaux sociaux pour se rendre compte qu’ils sont très concernés et suivent attentivement ce qui se passe dans notre pays.

En fait c’est d’une certaine façon de «faire de la politique» qu’ils se sont détournés. Ils sont dans une attitude de défiance et les raisons en sont nombreuses : ils ne sont plus dupes que l’on ne vienne à leur rencontre que quelques semaines avant une échéance électorale, ils n’en peuvent plus des promesses non tenues, du mépris, ils n’en peuvent plus d’être vécus comme des figurants et jamais comme des acteurs, ils n’en peuvent plus d’être transparents!!!  Puisque la jeunesse est la première à être sur la défensive vis-à-vis des politiques, il est urgent que ceux-ci comprennent que l’un des outils le mieux à même d’ être le trait d’union avec la jeunesse, outre les revendications premières que sont le respect et la dignité, est la culture. La jeunesse qui se précipite à Mawazine, aux Gnawas, au Boul’vard… se compte par milliers, elle représente un  potentiel si l’on sait s’intéresser à elle, tout comme les milliers de jeunes engagés dans le mouvement associatif – et qui se retrouvent seuls dans leur engagement. Au-delà de la jeunesse elle-même, ce sont tous nos concitoyens qui ont besoin d’un projet de société qui saura mobiliser, prenant en compte leurs difficultés quotidiennes et faire des propositions sans dramatisation, concrètes, réalistes sur les vrais sujets tels l’éducation, la santé au premier chef, mais aussi la lutte contre l’exclusion, la consolidation d’une classe moyenne, la lutte contre la pauvreté, l’égalité des chances, des droits, la justice sociale.

Il faut mobiliser les Marocains, leur prouver que leur participation fera la différence, les circonstances internationales y sont propices -grâce à l’action de SM le Roi – il faut donner aux citoyens le cadre qui permettra d’accompagner cette action.

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