ChroniquesUne

Réconciliation

© D.R

Réconciliation, certains trouveront que ce titre, ce terme, n’est pas approprié, pourtant c’est pour moi celui qui reflète le mieux ce qu’il est urgent d’atteindre, il résume bien la voie qu’il nous faut prendre.


En effet bien malins sont ceux qui ont tout compris sur tout, ceux «qui savent», ceux qui à longueur de commentaires sur les réseaux sociaux émettent des avis péremptoires, produisent des analyses définitives, donnent des ordres, excommunient les uns, encensent les autres et vice versa… ce qui se passe dans le Rif en est un exemple frappant. Entre info et intox, entre désinformation et propagande, entre diffusion de vidéos venues d’on ne sait où et images en provenance du Venezuela, entre lettres et contre-lettres… bien malins sont ceux qui savent qui dit quoi, qui fait quoi, qui veut quoi…le risque de manipulation est tellement grand que la plus simple des précautions nous invite à faire preuve de vigilance et recouper les informations pour tenter de se faire sa propre opinion, aussi juste que possible.

L’honnêteté veut aussi que chacun(e) d’entre nous s’efforce de contribuer à l’apaisement, à la recherche de solutions – à son niveau- ce qui passe en tout cas par s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu !
Franchement les habitants d’Al-Hoceima, notre population dans son ensemble, notre pays, n’ont certainement pas besoin de pompiers pyromanes, il est facile d’embraser – bien à l’abri- il est beaucoup plus difficile de vivre concrètement la situation sur le terrain. Je ne parle pas de ceux qui défendent honnêtement et avec conviction des positions mais bel et bien ceux qui sont dans la posture. Personnellement je m’efforce d’être un élément d’apaisement, ne serait-ce que dans mon expression publique : pas d’avis tranché, autorisé ou définitif sur ce qui se passe à Al Hoceima mais -comme tant et tant de nos compatriotes, voire la grande majorité – une grande confusion, beaucoup de questions et d’incompréhension… Et surtout ce sentiment de gâchis, d’inquiétude sourde et cette certitude que, collectivement, nous faisons fausse route.

Les remèdes seront nécessairement longs à produire leurs effets tant le mal semble profond, c’est pourquoi pour y parvenir il est urgent d’en faciliter la mise en place : par le dialogue, l’apaisement, la bonne foi et la volonté affichée de renouer les fils distendus. Des blessés de part et d’autre, un climat de défiance et toute une jeunesse comme «prise en otage» par la spirale de la violence et le manque de «sagesse» des adultes !
Il est temps, il est urgent de trouver les voies de la réconciliation.
Elles existent !

Faisons collectivement preuve de responsabilité et de sens de l’intérêt commun : notre pays, sa jeunesse, le méritent. Pour cela il faut sortir des certitudes et se mettre dans une position de médiation, utile à l’intérêt commun et non pas à des «baronnies» ou des égos. Il faut également s’élever contre les dérives -d’où qu’elles viennent- il faut s’insurger par exemple contre ces photos diffusées à l’infini sur le Web, mettant en scène des gamins cagoulés au milieu des manifs !
Nous sommes nombreux, très nombreux, à être disponibles pour contribuer à la réconciliation… unissons nos efforts, la sortie de crise sur le court et le long termes est aussi entre nos mains, appelons cela «cercle des vertueux» comme vient de l’exprimer avec sagacité Driss Jaydane dans une superbe chronique dont je vous livre la conclusion :
«Cent Marocains, luttant contre ceux-là même qui croient pouvoir nous priver de notre destin, de notre vie initiale? Peut-on croire qu’ils existent, ces hommes et ces femmes.

Oui, ils existent. Ils travaillent. Ils réfléchissent à notre pays. Ils ont été éduqués dans l’idée que l’on peut servir son pays sans se servir soi-même. On les rencontre, dans les facs, ils croient en la mission de l’enseignant et ne harcèlent pas les étudiants, ne les terrorisent pas ; ils dirigent des entreprises, qu’ils ne confondent pas avec une caisse noire ; ils écrivent, dans des journaux, qui ne sont pas pour eux des marchepieds vers le pouvoir ou instruments de racket ; ils croient que la médecine ou la chirurgie ne sont pas des rampes d’accès au métier de promoteurs immobiliers; ils payent leurs impôts au nom de la solidarité sociale ; ils sont éducateurs, et connaissent le mal de la jeunesse et les moyens d’y remédier; ils croient en la politique plus qu’à la carrière politique ; … Ils sont cent, ils sont mille. Ils sont autour de nous. Ainsi, l’existence de ces êtres, et l’application quotidienne qu’ils mettent à la pratique des valeurs les plus nobles pose-t-elle aujourd’hui une terrible question : Pourquoi fait-on comme si ces vertueux n’existaient pas ?»

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