Chroniques

Transmission : Casa sur scène

Les enfants de Casablanca seront à l’honneur ce samedi. En effet, ce sont eux qui, de la Place Mohammed V à Hay Moulay Rachid en passant par Derb Ghallef et Hay Mohamadi, vont fêter la musique cette année. Ils ont pour nom «Reborn», «X Style», «Daqqa» «Barry», sont originaires des quartiers périphériques de la métropole et s’évertuent – au quotidien – sans moyens, sans lieux de répétition, avec très peu d’instruments … de faire vivre les groupes des jeunes musiciens qu’ils ont formés.
Ce 21 Juin sera donc l’occasion pour Casablanca de découvrir les talents et les visages de ses propres enfants, visages dont on a trop vu les chichis déformants ces dernières semaines : chichis de violence, de haine que l’on veut effacer de nos mémoires. Les possibilités d’expressions de ces jeunes talents sont trop nombreuses, même s’il faut saluer l’initiative de la FOL «Boulevard des Musiciens», nos jeunes n’ont d’autre choix -lorsqu’ils ont cette chance- que de chercher à se faire une place à Essaouira, à Marrakech… dans les festivals ou les hôtels, ou rester cantonnés dans leurs quartiers. Lors de la conférence de presse tenue à l’hôtel Farah, lundi dernier, le jeune Zouheir, percussionniste de talent, a émis le souhait de voir l’ex-marché de gros» basé au quartier Belvédère, transformé en lieu de répétitions et de spectacles pour ces centaines de jeunes.
Puisse son vœu être entendu et exaucé, tant il est vrai que la musique, le sport, la culture sont les meilleurs remparts à l’intolérance, l’obscurantisme et la haine. Encore faut-il pour cela qu’un minimum de moyens, de lieux, d’attention soient accordés à ces activités. Activités qui sont loin d’être mineures, puisqu’elles représentent l’essence même de l’épanouissement de cette jeunesse. De «Grands Frères», tels que Lemchaheb, Tagada, Jil Jilala, Haj Younès, Mustapha Haddaoui, Redouane Allali, Karim Alami… et «Grandes sœurs» telles Naïma Lemcharqui ou Nawal El Moutawakil feront profiter ces jeunes talents de leur présence, de leur affection, de leur expérience. Le 16 mai a eu lieu, malheureusement, le sursaut de la marche du 25 mai a suivi fort heureusement la (re)connaissance de sa jeunesse par Casablanca passera par cette fête de la musique le 21 juin, puisse-t-elle marquer un nouveau départ pour de nouveaux liens, de nouveaux rapports, un nouveau regard sur notre jeunesse. «Plus jamais comme avant», a dit un jeune responsable associatif de quartier en évoquant tout cela. Puisse-t-il être entendu!

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