Chroniques

Un vendredi par moi

© D.R

Il n’y a pas un jour sans. Pourtant j’en rêve au point que c’en est un cauchemar. Je rêve, seulement parce qu’il n’est pas encore interdit de rêver, d’un zapping heureux pour un dialogue d’entendants. Faites l’expérience ! Mettez-vous devant le défi de naviguer à travers les programmes des chaînes, de parcourir les JT, en arabe ou en français, c’est égal, sans entendre ces ritournelles de l’animation audiovisuelle servies comme une rime discordante du discours politique : Islam, islamisme, militants islamistes, terroristes de la même religion, attentats suicides, hommes kamikazes… trois morts et deux blessés dont huit enfants et deux femmes âgées. A moins que ce ne soit l’inverse. Huit femmes, deux enfants dont trois blessés et deux morts. Je me suis même exilé en fréquence allemande, histoire de faire le sourd: izlamizme !!  Déjà en France, on interdit aux Musulmans avec la bonne conscience de la médecine préventive de travailler dans les zones dites à risques, des aéroports. Autrefois, ils avaient fait porter aux Juifs l’étoile jaune. Bientôt, peut-être pour nous le croissant vert. Comme nous sommes un milliard, le textile chinois peut déjà s’en frotter les mains.

Abd Al Malik est un rappeur français de références congolaises. Son premier album (2004) opposait déjà au "choc des civilisations" le "face à face des cœurs."  Parfait délinquant aussi bien que bon élève, il sombra dans le tabligh avant de trouver le salut de son âme dans le soufisme. Dans son dernier-né, Gibraltar, il "pleure un jeune noir qui se demande si l’histoire le retiendra." L’album est une hymne bien ciselée à la responsabilité. Un rappeur plutôt pompier que pyromane c’est rare. Un tube fait tabac, «les autres, vous savez on dit toujours les autres, ce n’est pas moi, c’est les autres.» Abd Al Malik est "né malade, et naître malade, sur l’échelle de Richter de la misère, chante-t-il,  ça vaut bien six." C’est sa vie, bien commune, qu’on retrouve et il raconte comment il réprimait sa sœur avant d’aller retrouver ses copines qui le faisaient délirer puis un jour il a "viré prêcheur, promettant les flammes aux pécheurs et des femmes aux adorateurs." Avec ça, sur tous les plateaux de télé, il fait l’étoile et fait jaillir une lueur. Bon genre,  bonne figure, il est sortable et fréquentable. Et on se dit que c’est toujours ça de pris sur le cauchemar, une part du rêve qui se réalise.

La sexualité des Marocains. Sans prévenir, le sujet a pris les devant de nos unes : il faut s’en réjouir. Pour une fois on regarde un peu plus loin que notre nombril. Même si le résultat n’est pas vraiment séduisant. Les titres des journaux rivalisent : deux tiers des Marocains se disent sexuellement insatisfaits, seulement 35% des Marocains se déclarent comblés. L’Economiste, lui, trouve la parade avec exclamation à la clé : «Sexualité: 35% des Marocains assurent!» Nous sommes aussi riches de nos misères, si l’on croit Saint-Exupéry. L’essentiel est de prendre les choses par le bon bout.

L’ancien Premier ministre français, Laurent Fabius, et certains de ses amis craignent que le vote pour la désignation du candidat socialiste aux présidentielles de 2007 ne soit truqué. Ce n’est pas la première fois. Déjà au référendum interne sur la Constitution européenne, des bruits avaient circulé sur le gonflement des scores. Comme quoi on peut organiser les primaires d’investiture les plus évoluées de l’histoire de la France et préserver les survivances des comportements tiers-mondistes.

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