Chroniques

Un vendredi par moi

Plus qu’un réflexe, c’est un tic, une attitude pavlovienne qui se traduit par le dégoût pour tout ce qui est art. Le plus insupportable de ces festivals pour l’islamisme est certainement L’Boulevard de Casablanca mettant en compétition  des musiques qui, jusqu’à son organisation, étaient considérées comme underground. Je n’ai pour ma part  aucun avis personnel sur la qualité musicale de ce festival, mais du moment qu’il a ses propres adeptes, qu’ils soient mille cinq cents ou quinze mille, il est du fait démocratique qu’ils puissent y exprimer leurs choix. Que de leur côté, les quotidiens Attajdid du MUR et Aladala wa Attanmya du PJD n’apprécient pas trop ce genre de rassemblement, c’est, au nom de la même démocratie, entièrement leur droit. Mais de là que leur désaveu se transforme en inquisition est (mal)proprement scandaleux.  Al-adal wa Attnmya du 20 au 22 juin pousse l’intolérance jusqu’à dénoncer la coiffure des garçons, la façon de se tenir des filles et peuple sa page cinq de photos censées démonter la dépravation des mœurs. Sur le ton d’un scoop, première nouvelle : «la cigarette est la caractéristique marquante du festival». Une photo illustre la légende montrant non pas un homme mais une jeune femme une clope à la main. Juste à côté, une autre photo met en scène une jeune femme en train de fumer. Légende : «une jeune fille aux côtés [crime entre les crimes] d’un jeune, tirant avec force dans sa cigarette.» Une autre photo, une autre fille et une même hantise : «une jeune fille fumant fiévreusement tout en écoutant la musique rap.» Il n’y a rien que je sache dans le droit positif ou dans la charia qui interdise la cigarette, et soit dit en passant d’écouter la musique, ni pour les femmes ni pour les hommes. Par contre, indifféremment du sexe du fumeur, la préservation de la santé déconseille formellement la fumette. Alors pourquoi cette obsession islamiste sur le « sexe faible » ? Parce que représentation contemporaine d’Eve serait-il encore l’outil de la tentation ? Du tout. En mettant l’accent sur la femme quitte à laisser l’homme mourir à petit feu sous l’emprise du tabac, l’islamisme entend assurer la domination démographique de la gent féminine. Car tout bêtement il n’y a pas meilleur argument que le surnombre des femmes pour persévérer sur la voie de la polygamie. Décidément, on n’arrête pas le vice.

Nicolas Sarkozy, chef de l’Etat français, a effectué une visite réussie en Israël et dans les territoires palestiniens. Motivé, plaidant pour un projet qui lui tient vraisemblablement à cœur, l’Union méditerranéenne,  il s’est dit convaincu que «les femmes et les hommes de cette terre magnifique trouveront davantage de raisons de se parler pour faire la paix que de se haïr pour continuer à s’affronter. Juifs, chrétiens ou musulmans, ils se rappelleront la parole du prophète Isaïe : “Je ferai de Jérusalem mon allégresse […] On n’y entendra plus le bruit des pleurs et le bruit des cris. Ils bâtiront des maisons et les habiteront […] Ils ne travailleront plus en vain et ils n’auront plus des enfants pour les voir périr.”» A l’adresse des colons et du gouvernement israélien qui les protége, il aurait pu ajouter du même prophète, cette sentence, plus d’actualité lorsqu’il a invité au gel de la colonisation : «Malheur à vous qui annexez maison à maison, qui ajoutez champ à champ sans laisser un coin de libre, et prétendez vous implantez seuls dans le pays !»*

* Cf. «Les Juifs, le monde et l’argent»,
 Jacques Attali, éd. Fayard

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