Chroniques

Un vendredi par moi

Alger addict de Rabat. A chacun sa raison d’être et si les Marocains par leur existence peuvent doper celle de l’Algérie, nous n’en serons que plus heureux de lui fournir la dose quotidienne qui lui est nécessaire pour poursuivre son délire. Et des doses, il lui en faut beaucoup, vraiment, pour entretenir ce gros mensonge qui dure depuis bientôt un demi-siècle. Ce n’est pas de la mythomanie, car dans celle-ci il y a une part d’innocence dont il est possible de guérir et une forme d’irresponsabilité au sens juridique du terme qui peut justifier l’évocation de circonstances atténuantes. Ce qui ne veut pas dire que l’attitude algérienne, à l’égard du Maroc, n’est pas sous-tendue par des ressorts d’ordre psychanalytique. Mais n’est pire malade que celui qui ne veut pas se soigner. Je sais, tout ceci n’ajoute rien au débat. Malheureusement, c’est comme ça et c’est ainsi quand on érige la duplicité en technique de vente politique, la supercherie en discours diplomatique et la fourberie en dogme dans les relations internationales. C’est connu, de la même manière que les mêmes causes produisent les mêmes effets, au vide fait écho le néant. De ce côté-ci, on a pris l’habitude d’entendre, sans plus en rire, le pouvoir algérien assurer que son engagement au prix surcoûtant au «bénéfice» du Polisario n’est motivé que par le souci de faire respecter le sacro-saint principe du droit des peuples à l’autodétermination. Un bobard qui ne trompe personne mais qui est de nature à engendrer une farce moins drôle encore. Celle que vient de commettre Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat algérien, en comparant la récupération du Sahara par le Maroc à l’occupation de la province ottomane au Maghreb par la France, frôle l’overdose. L’Algérie, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est une pure (ou impure) création de la France de la même manière, pour donner une comparaison qui tient la route, un Etat sahraoui ne pourrait être que la création d’Alger. Sans aucune chance de succès, sinon à Tindouf, pour la simple raison que la Rasd n’est pas l’Algérie et celle-ci n’est pas la France. Ni d’aujourd’hui ni moins encore celle du dix-neuvième et début du vingtième siècle.

Rama Yade, secrétaire d’Etat française, plus pour longtemps, des droits de l’Homme mange son pain noir au sein du gouvernement. Trop frondeuse, trop indépendante, trop jolie peut-être aussi. Rachida Dati, ministre de la Justice, reçoit des vertes et entend des pas mûres. Ses amis politiques bien plus que l’opposition lui reprochent d’appliquer à la lettre le programme de son président. Comme lui, d’agir à la hussarde, et d’avoir emprunter à Cécilia, l’ex-épouse de Sarkozy, le goût des belles choses. Dati figure pourtant parmi les femmes remarquables de 2008, la France d’en bas l’apprécie et son problème semble avec celle d’en haut. Française seulement de nationalité, marocaine de père et algérienne de mère au prestigieux poste de garde des Sceaux, l’establishment n’en revient pas. La diversité c’est bien, mais à doses homéopathiques.

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