Chroniques

Un vendredi par moi

Un «éditorialiste» bien de chez nous s’étonne que le Maroc mette ses rapports avec l’Iran sous tension diplomatique. Aucune analyse ni argument ne viennent soutenir l’ébahissement sinon que le pays des Ayatollahs est un grand pays tandis que le Maroc… On peut se voir petit et prendre cette assertion pour vraie. Ne devient-il pas étonnant que Téhéran soit en perpétuel conflit avec l’hyper puissance américaine alors que selon le raisonnement de notre «éditorialiste», l’écart entre les deux pays est tel que l’Iran devrait faire la tortue et rentrer sa tête devant les Etats-Unis ? Passons. Après Allah, l’Iran est grand. D’abord par son histoire plusieurs fois millénaire, mais si la profondeur des racines dans la préhistoire pouvait nourrir autre chose que la nostalgie, Rome serait encore Rome et la jeune Amérique, à peine deux siècles d’âge, devrait en être encore à soigner ses acnés et ne peser dans le monde guère plus que le Zambèze. C’est connu, l’ancienne Perse, convertie par la désertique Arabie à un Islam qui avait à peine 58 ans, est le quatrième producteur mondial de pétrole mais malheureusement, comme toujours en terre de sous-développement, elle en porte les signes distinctifs : un pays riche pour une population à majorité pauvre. Certes, l’Iran fait un peu plus de deux fois le Maroc par sa superficie et sa population, mais si ce rapport pouvait avoir un sens, le minuscule Etat hébreux n’aurait jamais réussi à tenir en échec vingt-deux pays arabes et un milliard de musulmans. La menace est ailleurs et j’aurai à revenir sur «l’attirance de Téhéran pour la constitution d’un empire». D’ici là, je m’en remets au  grand Coluche. Que disait-il des journalistes qui avaient pour culture de la confiture ? Qu’ils étalent cette dernière et ferment leurs gueules sur la première*.

Débat au PJD. Réplique au MUR. Au centre des échanges : la nature des rapports entre le parti et le Mouvement de l’unicité et de la réforme. Si Mohamed El Hamdaoui, président du MUR, a jugé nécessaire d’accorder tout un entretien au quotidien Attajdid pour expliquer l’évolution de ces relations et leur quintessence, c’est qu’au sein du PJD, selon toute vraisemblance, des militants supportent de plus en plus mal la tutelle doctrinale du MUR et s’irritent de plus en plus de servir d’alter ego politique au mouvement. Pour dire les choses, El Hamdaoui fait dans la métaphore : «Nous sommes comme deux arbres qui se nourrissent du même terreau et qui de par leur proximité voient quelques unes de leurs branches s’entremêler pendant que d’autres se distinguent les unes les autres.» C’est joliment dit, mais si l’on se remémore comment le MUR a pesé sur les orientations du dernier congrès du PJD, une autre image s’impose. Le mouvement de Rissouni-Hamdaoui est le tronc dont le PJD est une branche et il se peut qu’ensemble ils ne forment que l’arbre qui peine à cacher la forêt.


* J’avoue que j’ai pris trop de liberté dans la
paraphrase de ce sketch de Coluche.                   

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