Chroniques

Un vendredi par moi

Je pique mon information d’abord dans le quotidien Alittihad Alichtiraqui. Le centre Achourouk pour la démocratie a organisé une journée d’étude sur ce que peut signifier le socialisme aujourd’hui pour les Marocains. Le débat, certainement intéressant, a réuni l’USFP, le PPS et le FFD. Pour l’USFP, il y avait Abdelouahed Radi et Driss Lachgar. Pour les autres, il m’a fallu me rabattre sur les quotidiens Almonaataf (FFD) et Bayane Alyawm (PPS). C’est ainsi que j’ai fini par savoir que le premier était représenté par Thami Khyari et le second par Noureddine Souhaïl. Au cours de ce débat, encore une fois certainement intéressant, il y a été question, entre autres, «de l’unité au sein d’un grand parti socialiste» qui regrouperait toutes les formations de cette obédience. Le dessein est immense, l’ambition généreuse, on en parle depuis des années, on ne l’a pas encore fait, probablement que ça se réalisera un jour ; mais que mes confrères de l’Ittihad me pardonnent : si les sensibilités socialistes commençaient par se citer mutuellement dans leurs journaux respectifs, surtout quand ils participent à un même débat autour d’un même thème pour atteindre un même objectif, ce serait déjà un bon début. Que peut représenter le socialisme aujourd’hui pour les Marocains ? Grande question à tiroirs ! Il faudrait commencer par déterminer ce que c’est le socialisme, en suivre les évolutions pour ne pas dire les régressions, avant de le couler, ce n’est pas un jeu de mots, dans le moule de l’actualité nationale. Par la même occasion, on peut revenir au débat latéral qui l’a accompagné entre le déterminisme et l’existentialisme, l’existence et l’essence, l’œuf et la poule… Donc inutile. On peut tenter une définition primaire et primitive. Le socialisme est un mode d’organisation sociale fondé sur la collectivisation des moyens de production pour donner naissance à une société juste. On connaît le résultat. Il y a eu autant de socialismes qu’il y a eu de pays socialistes. Ils ont pour dénominateur commun l’échec. Pour en avoir rêvé – du socialisme s’entend – j’ai envie d’être indulgent : le socialisme est une utopie qui a bercé les cœurs de millions d’hommes et en a brisé autant. Je suis Marocain, je suis dans l’aujourd’hui, qu’est-ce donc le socialisme pour moi ? C’est toujours et encore épouser la cause des pauvres contre les riches, des exploités contre les exploitants. Seul problème, c’est quand je regarde dans le rétroviseur. Chaque fois que les oppressés ont réussi à détrôner les oppresseurs, ils ont généré de nouveaux opprimants qui ont asservi de nouveaux opprimés. On a même trouvé un nom à ça, le capitalisme d’Etat. Alors autant ne plus parler de socialisme mais de la recherche de la société du bonheur maximal : des riches, moult beaucoup de moins riches et quelques pauvres, il en faut sinon comment les riches et les moins riches auront-ils conscience de la chance qui est la leur. La bonne question est donc comment atteindre cette société du bonheur maximal ?

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