Chroniques

Un vendredi par moi

Psychanalyse. Allez donc savoir pourquoi, mais je ressens aujourd’hui une envie irrésistible de parler de cette science ou presque, qui cherche à soigner les maux par les mots, à atténuer les psychoses et, moins grave que celles-ci, différentes sortes de névroses en remontant aux cicatrices de l’enfance . Tout est sexe, a dit en substance le père fondateur de la psychanalyse qui a été cherché chez Œdipe ce complexe par lequel le fils, épris d’amour charnel pour la mère, tue le père. Sigmund Freud n’est pas à proprement parler l’aïeul de Michel Onfray, ce dernier étant certainement l’un des derniers des Mohicans de la catégorie philosophie. Au début fut un ouvrage qu’en d’autres temps lui aurait valu le bûché, «l’athéologie» en l’occurrence que le privatif «a» oppose à la théologie et s’attaque aux fondements des trois religions monothéistes. «Filles du désert et de la sécheresse», ce sont par ordre chronologique le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Dans son dernier livre* qui anime l’actualité, Michel Onfray redescend sur Terre pour s’en prendre au sacro-saint Freud. Sacré, Freud ? Peut-être, notamment pour les psychanalystes à l’intérieur comme à l’extérieur de la curie lacaniste. Mais saint, certainement pas ; ni sain d’ailleurs aux yeux de Michel Onfay, un joyeux provocateur qui porte sur son visage une forme indéfinissable de mélancolie. Vaille que vaille, affirme Onfray, Freud n’est qu’un affabulateur, imposteur qui cache derrière sa pseudo thérapie une lubricité débordante et ses tendances quasi incestueuses. Ne vous inquiétez surtout pas, je reconnais volontiers n’avoir aucune compétence pour intervenir dans un débat qui met Michel Onfray aux prises avec une cohorte de psychanalystes de haut rang. D’ailleurs, il ressemble bien à une tempête dans un verre d’eau ce débat où la psychiatrie comportementale et biologique se heurte à la psychanalyse dont l’intérêt porte sur les souffrances intérieures de l’être. En principe, les deux procédés peuvent et doivent être complémentaires. Onfray lui-même ne croit pas «à la vérité brute et impérialiste des neurosciences» et plaide pour une nouvelle psychologie qui investirait de nouveaux espaces de la connaissance à l’image de l’éthologie ou du freudo-marxisme. J-P Sartre en personne est invité à titre posthume à y apporter sa contribution. Si bien que je m’interroge sur les raisons qui poussent Onfray à détruire Freud même si par ailleurs je sais que c’est le propre des prophètes de brûler les icônes. Cela dit, voilà que tout en admettant ne rien savoir du sujet dont je parle, je me mets à en parler du haut de mon ignorance. C’est d’autant plus insupportable que si j’ai pris un malin plaisir à savourer «l’athéologie» de Michel Onfray, je n’ai aucune intention de lire son dernier ouvrage. Pour la simple raison que je n’aime pas les écrits qui s’attaquent à un traitement  parce qu’il ne serait que du placebo. C’est vrai, le placebo c’est du pipeau. Mais c’est un médicament qui sans en être un, permet de guérir un certain nombre de gens, les effets secondaires en moins. Où je veux en venir ? Nulle part et à rien.

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