Chroniques

Un vendredi par moi

Les tristes évènements de Laâyoune, tristes pour les hommes des forces de l’ordre tombés sur le champ d’honneur, pour leurs familles et pour l’ensemble des Marocains, les tristes évènements de Laâyoune donc n’ont pas encore dit leur dernier mot. On ne peut toutefois que se féliciter de la rapidité avec laquelle des forces de l’ordre sans armes ont réussi à maîtriser la situation avec le «minimum» de dégâts possible. Le profond sens de cette maîtrise n’est autre que l’incapacité des meneurs à traîner derrière eux la population sahraouie de Laâyoune ni même la majorité des campeurs de Gdim Izik. Que ce soit en général la minorité agissante qui fait l’action si ce n’est l’histoire, cette impuissance à mobiliser reste en soi un bon signe. Pour autant, il ne faut pas croire que l’activisme des valets de l’Algérie n’a pas franchi un seuil nouveau. Je sais que je fais du pléonasme politique puisque tout ici s’accorde à faire le même constat. Mais je sens le besoin de le répéter tant il est certain qu’ils tenteront de repasser les plats. Tout le monde, j’entends les analystes politiques ou supposés ainsi, s’accorde à dire qu’il faudrait une nouvelle approche tant au niveau social que tribal sans livrer de plus amples détails sur la nouvelle façon de faire à laquelle ils invitent l’Etat. N’étant pas plus outillé sur le sujet, je me contenterai d’une suggestion. Enseigner l’histoire de l’indépendance de l’Algérie aux Sahraouis. Le rapport de force entre le FLN de l’extérieur, basé au Maroc et en Tunisie, et le FLN de l’intérieur et par quel bain de sang a commencé la construction de l’Etat algérien recèlent une multitude de leçons. L’égorgement des Algériens par des Algériens avec les membres génitaux dans la bouche a commencé avec la République algérienne démocratique et populaire. C’est par la dissémination massive de populations entières et l’élimination des frères de combat (Krim Belkacem, Abbane Ramdane, Boudiaf bien après…) que les Ben Bella, Boumediene et autre Bouteflika se sont emparés du pouvoir et de l’économie du pays pour ne plus les lâcher. Les mêmes méthodes ont refait surface après la victoire en 1992 des islamistes. Encore des centaines de milliers de morts. Si les Sahraouis du Sahara Occidental croient que les disciples du FLN à Tindouf agiront autrement, il faudrait alors leur souhaiter bonne chance. L’histoire peut-elle se répéter ? C’est ce que semble croire les généraux algériens. L’Algérie, inexistante dans les annales, a été créée de toutes pièces et sortie pratiquement du néant. C’est ce qu’ils cherchent à reproduire dans les sables du Sahara. Sauf qu’entre les deux cas, il y a une énorme différence. L’empire Ottoman qui détenait le pouvoir dans ce que l’on appelle aujourd’hui l’Algérie avant l’occupation française, avait disparu à l’issue de la Première Guerre mondiale. Le Royaume du Maroc, lui, préexistant, existe encore. Douze siècles que M. Bouteflika et ses compères veulent effacer avec leurs Mig. Il n’est pas interdit de rêver.

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