Culture

1ère biennale d’art contemporain à Rabat : Les œuvres de 60 femmes artistes de par le monde égaieront la capitale en septembre

© D.R

«Le problème des biennales c’est qu’elles portent le monde dans une ville. Au Maroc, une bagarre entre les villes autour de biennales sera merveilleuse».

Rabat aura sa première biennale d’art contemporain. Un événement artistique qui se tiendra, comme le précise, lundi à Rabat, son commissaire général Abdelkader Damani, le 10 septembre prochain. Cette manifestation, qui se poursuivra, selon ses dires, jusqu’au 10 décembre, est initiée par la Fondation nationale des musées avec d’autres partenaires. La particularité de cette biennale, qui sera inaugurée les 8 et 9 septembre, réside, d’après M. Damani, également directeur du Frac Centre-Val de Loire, dans son caractère féminin. «C’est une plate-forme dédiée exclusivement aux femmes», détaille-t-il. Le commissaire d’origine algérienne précise également que cet événement est «une réponse pour l’art et aux inégalités qui marquent le monde dont celles entre hommes et femmes».

Des femmes artistes issues de 30 nationalités

Ce sont, en détail, 60 femmes artistes, dont 12 Marocaines, issues de 30 nationalités, qui sont, selon ses dires, invitées à participer à cet événement d’envergure internationale. Elles viendront d’Afrique, d’Europe, du monde arabe,  d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine et d’Asie.

Le commissaire ne manque pas de donner un avant-goût du programme, toujours en conception en termes du nombre d’artistes, de la biennale intitulée «Un instant avant le monde».

Oum Kalthoum ouvre le bal

«Le plus beau concert d’Oum Kalthoum au Maroc en 1968 sera l’œuvre introductive de l’événement. Nous sommes en train de travailler avec la SNRT pour le trouver», avance-t-il. Egalement de la partie, la poétesse et artiste-peintre Etel Adnan, l’artiste Ghada Amer qui fera une œuvre sous forme de jardin in situ à Rabat. A son tour, le groupe palestinien Daar construira une tente en allusion à la question des réfugiés. La grande cinéaste Tala Hadid, qui projettera son nouveau film sur trois écrans à Rabat, est également attendue à cet événement. «La biennale a, de plus, invité l’artiste marocaine Bouchra Ouizguen. Pour son premier projet, elle invite des chorégraphes hommes», indique le commissaire. Aussi, une œuvre de Manthey Kula en provenance d’Oslo sera présentée lors de cette manifestation qui sera, en outre, marquée par la chorégraphie «Nos solitudes» de Julie Nioche.    

Pour inviter ces artistes, une carte blanche a été donnée à l’artiste-peintre Mohammed El Baz. Mieux encore, la biennale est également marquée par la participation de cinéastes. Dans ce sens, une carte blanche a été donnée au Centre cinématographique marocain, à la cinémathèque de Rabat et à la réalisatrice marocaine Narjiss Nejjar, ainsi qu’au Parlement des écrivaines francophones.

Rabat, la ville concurrente

Quant aux sites où se tiendra cette manifestation également à caractère anthropologique, ils sont variés. Il s’agit du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, celui des Oudayas, Fort Rottenburg- Fort Hervé (Borj Lakbir) et de Borj Addoumoue entre autres. «Rabat est une ville mélancolique dans le sens romantique», commente-t-il avec un sens d’humour.

A propos de la différence entre la biennale de Rabat et d’autres qui se tiennent dans d’autres villes marocaines, M. Damani explique qu’au-delà du caractère féminin de l’événement r’bati, celui-ci aborde «la poésie de l’errance. Nous sommes en train d’aller vers un monde de l’errance, à savoir l’obsession de vouloir la totalité du monde. Une biennale doit donner une idée du futur. L’obsession pour les artistes, c’est de voyager vers cet instant». «Le problème des biennales c’est qu’elles portent le monde dans une ville. Au Maroc, une bagarre entre les villes autour de biennales sera merveilleuse», enchaîne-t-il. Aussi, le choix des dates se justifie, selon ses dires, par l’offre d’occasions pour les scolaires afin de visiter la biennale.

De son côté, Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et responsable des musées au sein de la fondation, a préféré ne pas s’exprimer sur le budget de l’événement puisque celui-ci est toujours en conception. «Nous recevons toujours des demandes», enchaîne-t-il. M. El Idrissi saisit son passage pour annoncer que la fondation travaille également sur le musée des musiques et instruments de musique afin de «donner une visibilité à cette forme d’expression oubliée dans nos institutions muséales». Il rappelle que le contact est établi avec le compositeur marocain Ahmed Essyad pour la conception d’un musée du genre à Meknès. Une bonne nouvelle.

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