Culture

2004, l’année du 7ème art

© D.R

Le phénomène est plutôt incroyable, mais il n’en est pas moins réel. Parler du cinéma marocain relevait plus du drame, dans le sens cinématographique, que des sagas. Pourtant, les choses ont bien changé.
Depuis plus d’une décennie. Et 2004 aura été l’année de la consécration d’un cinéma national à peine émergent, mais qui n’en est pas moins promis à un grand avenir. Ce qui était auparavant qualifié d’inertie, sur laquelle on chantait des litanies, s’est mué sans préavis en dynamisme, suscitant louanges et admiration. Un constat qui a fait dire au journal algérien ”La Tribune” dans son édition du 4 octobre dérnier que, depuis le début des années 90, les professionnels marocains produisent 10 longs-métrages par an contre 1 à 3 dans les années 70-80. Devant ce dynamisme, le cinéaste algérien Ahmed Rachedi n’a pas caché son étonnement : «Ils travaillent, sortent une production régulière pendant que nous bricolions en se coupant les cheveux en quatre». Malgré la concurrence tunisienne, le Maroc est également le pays maghrébin qui tire le mieux aujourd’hui son épingle du jeu financièrement. Si le cinéma algérien, étatisé avant d’être abandonné par l’État, ne survit plus que grâce à ses réalisateurs installés en France, le cinéma marocain bénéficie, depuis 1997, d’un Fonds de soutien alimenté pour 5 % des recettes publicitaires de la télévision. Un élément sur lequel insiste ”Jeune Afrique l’Intelligent” dans sa dernière livraison, précisant que le Maroc s’inspire en cela des modèles français et espagnol, qui financent leur activité cinématographique par des taxes télévisuelles.
Le dispositif tunisien en la matière reste budgétisé et «plafonné», alors que le fonds «ouvert» marocain a permis une multiplication du nombre de films produits par trois et la révélation de nouveaux talents comme Fawzi Ben Saïdi ou Narjiss Nejjar. La chaîne 2M est également citée en exemple pour avoir coproduit plusieurs films. 2M a contribué avec plus de 45 millions de DH au soutien du cinéma marocain au cours de l’année 2004. Dans un communiqué, la chaîne souligne avoir consacré 15 millions de DH à la réalisation de 18 téléfilms marocains et contribué avec 7 millions de DH à la production de 10 films marocains (co-production) et à l’achat des droits de diffusion de cinq longs-métrages et 6 courts-métrages. La chaîne a également réservé plus de 22 millions DH au Fonds de soutien du cinéma, soit 5%de son chiffre d’affaires de publicité (hausse de 40% par rapport à 2003).
Côté festivals, Le 7ème art a occupé une grande partie de la fête artistique qui a caractérisé la scène culturelle en 2004. Le secteur cinématographique a été marqué par un foisonnement de festivals et de manifestations qui se sont fixé pour objectifs de valoriser le patrimoine national, de promouvoir le brassage culturel et de favoriser l’attachement aux racines. Ainsi, au mois de juillet, la ville d’Asilah a abrité la « Première rencontre du cinéma Sud-Sud » organisée par la Fondation « Forum d’Asilah », en collaboration avec le Centre cinématographique Marocain.
Cette première édition du cinéma du Sud constitue, selon ses initiateurs, une plate-forme pour le dialogue et l’échange de connaissances et d’expériences entre les intellectuels et les créateurs du tiers-monde. Une autre grande nouveauté du 7ème art a vu le jour en septembre à Salé avec le Festival du film international de Salé initié sous le thème  » Ecrans de femmes  » à l’initiative notamment de l’Association Bouregreg. Le court-métrage a, pour sa part, été à l’honneur à Tanger dans le cadre du Festival du court-métrage méditerranéen, organisé du 21 au 25 septembre par le Centre cinématographique marocain (CCM).
Fidèle à ses habitudes, la ville de Khouribga a encore rendu hommage, en 2004, au cinéma africain en abritant du 17 au 24 juillet le Festival du cinéma africain, initié par la Commune de la ville en coopération avec la Fédération nationale des ciné-clubs au Maroc et le Centre cinématographique marocain. Sans oublier le célèbre Festival international du film de Marrakech tenu du 6 au 12 décembre, lequel s’est vu décerné cette année la médaille de bronze Fellini de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Ce prestigieux prix a été attribué au Festival international du film de Marrakech, en reconnaissance de sa contribution à la diversité culturelle et au dialogue des cultures.

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