Culture

A bâtons rompus : Zineb Souissi : «La mode est un commerce»

© D.R

ALM : Faites-vous partie de la Fédération marocaine des stylistes professionnels présidée par la styliste Najia Abadi ?
Zineb Souissi : Il y avait eu plusieurs réunions autour de la création de cette fédération susmentionnée. Ceci s’est passé il y a de cela plus de deux mois. Cependant, ces rencontres n’ont pas abouti pour la simple raison que les stylistes n’arrivaient pas à s’entendre entre eux. Il y avait plusieurs différends, chacun des stylistes présents contestait la technique de gestion de la fédération. Lorsque je me suis rendue compte de tous ces problèmes, je me suis retirée de la partie et je n’ai plus cherché à me renseigner sur les développements de ce dossier.

Vous préférez donc travailler en solo…
Oui, tout à fait. Je préfère me consacrer tranquillement à mes créations dans mon atelier à Casablanca. D’ailleurs, en ce moment, je me penche sur un projet de création d’une ligne de prêt-à-porter. Ce prêt-à-porter aura ma signature et se caractérise par une certaine fraîcheur dans le style. C’est là une nouvelle étape que je franchis dans ma carrière artistique et créative.

Allez-vous abandonner les caftans et le stylisme haute couture ?
Non, ce n’est pas mon intention. J’ai débuté ma carrière dans la haute couture et je poursuivrai mes recherches dans ce même registre. Cependant, j’ai envie de tenter l’expérience dans le prêt-à-porter pour enrichir ma ligne et aussi pour satisfaire une certaine clientèle. La haute couture à un public limité, étant donné que seule une certaine catégorie de gens aisés qui peuvent se permettre ce luxe.
Le prêt-à-porter m’aide à élargir ma cible non seulement au niveau commercial mais aussi créatif. J’ai une catégorie de clients qui font des commandes de vêtements spéciaux selon leur mode vestimentaire, alors je ne refuse pas leurs demandes. Le client est connu pour être roi. Une logique marketing dont je suis adepte.

Vous êtes connue pour être coloriste dans vos créations aussi bien traditionnelles que modernes. Auriez-vous aimé faire de la décoration ?
J’utilise en effet des couleurs vives dans mes créations. On m’a toujours dit que je devais me lancer dans la décoration et dans l’architecture d’intérieur. J’aurais bien aimé faire de la décoration, cependant, par la force des choses, je me suis retrouvé à faire du stylisme. Ma mère est couturière et je me suis baignée dans cet environnement depuis ma plus tendre enfance.

Selon certaines conceptions, au Maroc, seuls les gens riches peuvent se permettre de faire du stylisme. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas du tout d’accord avec cette pensée. Je ne pense pas qu’il faut être richard pour faire du stylisme. Moi, je viens d’un milieu normal, mes parents ne sont pas riches et pourtant, j’ai pris le chemin du stylisme. C’est vrai que j’ai intégré Collège Lassale, mais cela ne veut dire en aucun cas que mes parents roulent dans de l’or. Ma mère avait un petit magazin, et j’ai grandi dans un environnement moyen.
D’ailleurs, je pense que c’est le cas pour mes autres collègues stylistes. De nos jours, toutes les écoles privées sont payantes et plusieurs familles envoient leurs enfants pour étudier au privé. Je reviens à la question en disant qu’il faut un minimum d’investissement pour débuter n’importe quelle carrière.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée dans votre quotidien de styliste ?
Vous savez, la mode c’est un commerce. Et comme dans n’importe quel commerce il y a des hauts et des bas. Cette période par exemple est catastrophique pour nous, stylistes. Ceci étant donné que les gens viennent de rentrer des vacances, il n’ont donc pas d’argent à gaspiller et en plus, ils doivent scolariser leurs enfants et se préparer pour les frais du Ramadan.
Tout cela nous met dans une situation affreusement difficile. Cette période n’est pas du tout rentable et nous devons donc patienter en attendant des jours meilleurs.

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