Culture

A la une : Ces cinéastes venus d’ailleurs

© D.R

Mardi 6 décembre, la balance a penché en faveur des réalisateurs marocains établis à l’étranger. La projection tour à tour des films «Le Sourcier» de Hassan Rachidi Alaoui (France), «La jeune femme et l’ascenseur» de Mohamed Nadif, «Le Regard» de Noureddine Lakhmari (Norvege) et de «L’Enfant endormi» de Yasmine Kassari (Belgique) a permis d’inverser les pronostics.
Dans son court «Le Sourcier», Hassan Alaoui nous a plongés au cœur de la vallée de M’Hamid Al Ghizlane, nous offrant un regard distancié sur cette région oubliée du Maroc, à travers le quotidien difficile d’une population aux prises avec le problème de la sécheresse. Un clin d’œil très applaudi en faveur d’une population qui, en dépit de la rareté de l’eau, n’a pas perdu la foi, continuant à se battre courageusement pour survivre. Le «Sourcier» (puisatier), personnage principal du court-métrage, incarne le salut aux yeux de cette population.
Au-delà du problème de l’eau, le réalisateur nous invite à découvrir, ou redécouvrir, la beauté majestueuse de cette région à travers des images ensorceleuses. Avec ce court, porté par une musique chavirante tirée du répertoire lyrique du désert marocain, Hassan Alaoui a porté un regard poignant et sincère sur cette région éloignée du Maroc, en dehors, heureusement d’ailleurs, de toute recherche exotique. Avec «La jeune femme et l’ascenseur», Mohamed Nadif a révélé sa vocation cachée de réalisateur.
Ce lauréat de l’Isadac, parti il y a quelques années en France avec sa femme, l’actrice Asmaa Hadrami, a réussi son entrée dans la cour des réalisateurs. Pour son premier coup d’essai, il a préféré s’attaquer au sujet du viol. Ce viol a pour théâtre un ascenseur, mais contre toute attente, l’auteur de ce viol n’est autre qu’une femme dont le rôle est interprété par Asmaa Hadrami. Dans la catégorie longs-métrages, Noureddine Lakhmari a été accueilli avec les honneurs dus à un grand seigneur.
Invité à présenter son film, il a d’abord tenu à revendiquer sa marocanité. «Ce film est bien marocain», a-t-il martelé, en allusion à la dérive scandaleuse de Mohamed Asli, le réalisateur de «A Casablanca, les anges ne volent pas» qui s’est découvert une vocation de «tuteur» du cinéma marocain en s’arrogeant le droit de décider de la «marocanité» du film «Marock» de Leïla Marrakchi. La mise au point de Nouredine Lakhmari, un Marocain originaire de Safi et établi à Oslo, a été applaudie.
Plus applaudi encore sera son film «Le Regard», dans lequel il revisite l’histoire de la colonisation française au Maroc. A travers le «Regard» d’un photographe français, ayant servi dans l’Armée d’occupation, on redécouvre les horreurs perpétrés à l’encontre des Marocains. Le personnage principal de ce film est présenté comme un anti-héros. Ce personnage, «Albert Tues» de son nom, revient au Maroc en tant que repenti sincère et non pour se donner bonne conscience. Un jeu de va-et-vient entre le passé colonial et le présent d’un Maroc libre est servi avec une parfaite maîtrise, nous montrant une France rattrapée par ses victimes et qui a de la peine à exorciser ses démons.
Même accueil pour le film ‘ ‘L’Enfant endormi» de Yasmine Kassari. Dans ce film, qui a fait une très belle carrière internationale (une quarantaine de prix), la jeune réalisatrice marocaine établie en Belgique nous emmène dans un village de Taourirt, brossant un univers où les femmes sont les véritables héroïnes. On ne parle des hommes qu’à la troisième personne, sachant que la plupart ont abandonné leurs femmes pour aller émigrer en Espagne.
Dédiée au combat de la femme dans cette région de l’Oriental (berceau de Yasmine Kassari), ce film a le mérite de nous avoir fait découvrir la magie des paysages montagneux du Royaume.
En général, les réalisateurs marocains de l’étranger ont été les véritables vedettes de la quatrième journée de la compétition. De l’avis de plusieurs festivaliers, ces symboles du ‘ ‘nouveau cinéma marocain» mériteraient bel et bien une consécration.

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