Culture

A la une : FIFM, un 5ème coup de manivelle prometteur

© D.R

ALM : En quoi la 5ème édition du Festival international du film de Marrakech est-elle différente des précédentes ?
Noureddine Saïl : Cette 5ème édition est différente dans ce sens qu’elle prolonge en l’améliorant la session précédente de 2004, en ce sens que nous passons d’une soixantaine de films présentés à 124 films pour cette session, ce qui signifie aussi que nous passons de sept jours à neuf jours.
Par ailleurs, nous présentons cette année la filmographie intégrale d’un grand cinéaste, l’Iranien Abbas Kiarostami. Et pour ce qui est du cinéma indien, qui est devenu un axe important du Festival de cinéma de Marrakech, nous avons confié le choix des films et la responsabilité de cette section à un grand cinéaste indien, Yash Chopra.
Voilà pour les nouveautés. Pour le reste, nous avons cette année 16 films en compétition et 16 films hors-compétition. Et nous organisons des hommages particuliers à un grand comédien marocain, Amidou, et à un grand cinéaste américain, Martin Scorsese. Quant au pays mis à l’honneur cette année à travers sa cinématographie, c’est l’Espagne.

En ouverture ce soir du 5ème FIFM, vous rendrez hommage à Amidou et à Martin Scorsese, et à la clôture, à Abbas Kiarostami. Que représenteraient, selon vous, ces trois figures ?
Vous vous rendez compte que si on rend hommage à ces trois personnalités, c’est parce qu’elles constituent trois emblèmes importants de la créativité cinématographique.

Après le Maroc, c’est au tour du cinéma espagnol d’être à l’honneur cette année. Serait-ce là un simple signe de bon voisinage ?
Je crois que c’est un peu plus qu’un simple signe de voisinage. Il faut savoir que le cinéma espagnol est depuis les années trente l’un des plus créatifs d’Europe, et qu’il est aujourd’hui l’un des plus innovants. De plus, le cinéma espagnol est extrêmement populaire en Espagne même. Ce qui signifie qu’il communique bien avec son public. Le public présent à Marrakech va bien se rendre compte, à travers les quarante films que nous lui proposons, que le cinéma espagnol est vivant et bien vivant.

D’après le programme, on constate l’absence de rencontres-débat. Pourquoi cette absence ?
Un festival se construit pas à pas dans la durée. Il faut que, à chaque session, il y ait une ou plusieurs innovations supplémentaires.
L’innovation de cette année, grâce à la ténacité de mon ami et collègue Fayçal Laraïchi, a été l’organisation d’un atelier d’écriture de scénario qui a commencé un peu avant le festival et continuera pendant le festival, sous l’autorité du cinéaste iranien Abbas Kiarostami et avec la collaboration du Festival américain de Tribeka. 
Tous les festivals ne sont pas en mesure de proposer un programme précieux. Les débats et les tables rondes sont infiniment plus simples à préparer qu’un atelier d’écriture. Cela viendra dans l’avenir mais nous ne sommes pas pressés.
J’ajouterai que le président de la Fondation du Festival international du film de Marrakech, son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, tient à ce que la Fondation développe durant toute l’année un certain nombre d’actions qu’il serait difficile de concentrer dans la seule période du festival.

Depuis le lancement du FIFM, aucun film marocain n’a encore remporté le Grand Prix. Cela voudrait-il dire que le cinéma marocain n’a pas atteint le niveau requis pour un tel sacre ?
L’octroi des prix relève des jurys que nous formons pour apprécier de façon objective les films que nous proposons à leur jugement. Les films marocains se présentent à leurs yeux comme l’ensemble des autres films, leur nationalité n’intervient en rien du tout ni pour les avantager ni pour les désavantager.

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