Culture

A la une : Syndicats d’art : Les sigles foisonnent

© D.R

Le « syndrome », qui a été à l’origine de l’effritement du champ politique, a bel et bien atteint la scène culturelle. En fait de littérature, l’Union des écrivains du Maroc (UEM) ne peut plus s’estimer le seul représentant des hommes de plume. Créée il y a plus de trente ans, cette association doit « compter » avec , d’une part l’Alliance des écrivains marocains et de l’autre, avec le « Syndicat marocain des écrivains et des chercheurs ». En matière d’art dramatique, le Syndicat national des professionnels de théâtre (SNPT) devra faire avec le Syndicat fraîchement créé des hommes de théâtre marocain. Le Syndicat libre des musiciens marocains (SLMM) est court-circuité par le Syndicat marocain des métiers de musique. En ce qui concerne les Beaux-Arts, les organismes sont encore plus nombreux : Syndicat national des artistes plasticiens (SNAP), Syndicat marocain des artistes plasticiens (SMAP), Association du village des ateliers d’artistes (AVAE). S’agissant de cinéma, en plus de l’Associattion marocaine des critiques de cinéma, il y a une nouvelle association dite « Aflam » des critiques et journalistes de cinéma. Depuis le mois du Ramadan 2004, deux groupements rassemblant plusieurs syndicats et associations ont été créés : Coalition marocaine pour les Arts et la Culture et l’Union des Syndicats artistiques marocains.
Le décompte est loin d’être exhaustif. Tellement les syndicats et autres associations d’art se sont multipliés ces derniers jours. Naturellement, il faut y voir là le fruit du pluralisme que connaît notre pays. Nous sommes bel et bien dans un Etat libéral, libre aux citoyens, artistes, politiques ou autres de créer leurs associations, partis ou syndicats. Tout compte fait, on est en droit de se poser la question : Sur quelle base naissent-ils?
Naturellement, un nouvel organisme doit être porteur d’un projet d’idées ou, du moins, avoir une vision de l’action qu’il envisage de mener. Or, en méditant sur les « programmes » et la manière avec laquelle plusieurs syndicats d’art sont nés, on est accablé de constater qu’ils n’ont pas de projet qui vaille. A défaut d’un plan d’action bien défini, ils sont plutôt « réactifs ». On ne parle jamais de ce que l’on veut faire, mais de ce que l’autre n’a pas fait (!). Cette réactivité est parfois démesurée au point de frôler l’anathème, la diabolisation… Cela rappelle curieusement la formule consacrée : « la meilleure façon de se défendre, c’est d’attaquer ».
Tous les coups sont permis pour discréditer la partie adverse. Une dérive dangereuse par rapport à l’action proprement dit syndicale, qui met l’intérêt collectif au-dessus de petits calculs personnels. L’attitude hostile des responsables syndicaux les uns envers les autres n’est pas pour servir la cause pour laquelle ils ont été « élus », à savoir l’art et la littérature qui sont restés l’otage de quelques « ego surdimensionnés ». Une situation qui fait planer plus d’un point d’interrogation. Comme celle-ci : les syndicalistes doivent-ils servir ou se servir ?
Il est temps de recadrer l’action syndicale au service de l’art et seulement de l’art. Il est plus que temps de se débarrasser de l’idée que faire du syndicalisme c’est d’abord savoir manier les armes du pugilat et autres diatribes. Si tel peut être le cas dans d’autres secteurs, en art, vecteur de beau et de noblesse par excellence, cela paraît étrange. Il est question de donner l’exemple. Et le bon. Pour ce faire, les syndicalistes sont appelés à mettre de côté leurs petits différends et se mettre à réfléchir sur les moyens de relancer une action culturelle exangue.

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