Culture

A la une : un festival pas à court d’idées

© D.R

Pour marquer sa rentrée, le Centre cinématographique marocain (CCM) a préparé un événement de taille. Des réalisateurs, venus d’une vingtaine de pays de la Méditerranée, se rencontreront à Tanger autour d’un rendez-vous hautement cinéphilique : 3ème Festival du court-métrage méditerranéen (FCMT). Ils ont mis le cap sur la ville du détroit, -destination des artistes et écrivains les plus célèbres au monde-, avec l’idée de partager des moments privilégiés et avec l’espoir de décrocher l’un des six prix qui seront décernés in fine aux méritants : le Grand prix du festival, le Prix spécial du jury, le Prix de la première œuvre, le Prix d’interprétation féminine, le Prix d’interprétation masculine et une Mention spéciale du jury. Les Marocains Yassine Fennane, Younès Reggab et Mohamed Mouftakir, qui participeront respectivement avec « Chemise blanche, cravate noire », « Destin de famille » et « La Danse du fœtus », vont-ils figurer au palmarès ? C’est la question à laquelle répondront Mona Fettou (actrice, Maroc), Michel Demopoulos (critique et cinéaste, Grèce), Jean-François Amiguet (réalisateur, Suisse), Ibrahim Al Ariss (critique, Liban) et Jean-Pierre Lemoine (distributeur et exploitant de films). Ce sont là bien sûr les membres du jury qui auront pour tâche d’arbitrer une compétition qui s’annonce d’autant plus serrée qu’elle connaît la participation de pays de grande tradition cinématographique tels que la France, l’Espagne, l’Italie, la Turquie, la Grèce, sans oublier, entre autres pays arabes, l’Egypte, le Liban et la Syrie.
En dehors de la compétition, il faut souligner l’organisation d’un débat intéressant autour de « l’Impact des Festivals de court-métrage dans le développement de la cinématographie nationale ». A ce débat, prendra part une brochette de responsables de Festivals de court-métrage méditerranéens: Nour-eddine Saïl (Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger), Nadira Ardjoun (Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, France), William Azzella (International short film festival of Rome, Italie), Madeleine Bernstorff (International short film festival of Oberhausen, Allemagne), Montserrat Guiu (Festival du court-métrage de Huesca, Espagne) et Hilmi Etikon (Istanbul international short film festival, Turquie).
Du côté du CCM, il s’agit d’exposer le «fruit » des deux éditions précédentes du Festival de Tanger. Si jeune soit-il, ce festival a réussi à braquer les projecteurs. Pour le CCM, il s’agit de défendre un choix artistique. Et le court-métrage s’est révélé un bon médium pour véhiculer ce choix. Considéré comme sans avenir économique, sachant qu’il n’obéit pas à la logique pure et dure du guichet, le court reste le lieu de la créativité absolu. Simplement, cela n’est pas entendu de la même oreille. Le court est trop souvent présenté comme un ballon d’essai. Ce préjugé sous-estime la valeur du court, qui possède des critères et des constantes spécifiques qui portent à penser, -et pas vraiment à tort-, que le court reste un genre à part entière. Si, avec Jean-Luc Godard, on peut penser que le court, c’est « la possibilité de faire des gammes, de s’entraîner, donc de risquer », il n’en reste pas moins que ce court est la clef de voûte de toute percée possible dans la cour des grands. Pour réaliser un court, il faut avoir maîtrisé les ressorts de la narration, en apprenant à véhiculer une histoire en très peu d’images, ce qui n’est pas le cas dans le long-métrage qui n’a pas de contrainte de temps.
Pour conclure, mieux vaut un court-métrage bien ficelé qu’un mauvais long-métrage.

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