Culture

A la une : Un nouveau coup de pouce au cinéma

© D.R

Le ciel qui pleuvait abondamment vendredi soir sur Tanger a-t-il porté chance au cinéma marocain ? Un cinéaste, visiblement ému n’a pas manqué de se poser la question à l’annonce d’une mesure qui fera peut-être date pour le cinéma national. Les subventions octroyées à la production cinématographique nationale passeront désormais de 30 à 50 millions de DH. Nabil Benabdellah, ministre de la Communication,  a dû retenir son souffle après l’annonce de cette heureuse nouvelle.
Un tonnerre d’applaudissements remplit la salle du cinéma Roxy. Le public ne savait pas que ce n’était pas encore fini. Le ministre anticipera sur la table ronde prévue au huitième Festival national du film sous l’intitulé : Cinéma et télévision, quels enjeux de production. La première chaîne de télévision nationale TVM s’ est engagée à produire une vingtaine de téléfilms par an, alors que 2M produira un total de 10 téléfilms, a révélé le ministre.
Que faut-il demander de plus.  Ce n’est pas encore tout… L’Etat constatait avec enthousiasme que nos cinéastes  glanent de plus en plus de prix un peu partout dans le monde. Désormais, révèle le ministre, nos cinéastes ne devront plus compter sur leurs propres moyens pour participer à des festivals internationaux. L’Etat s’engage à soutenir les films marocains en compétition à l’étranger, a-t-il dit, avant de déclarer le festival ouvert.
Place à une rétrospective, par images interposées, des cinq dernières éditions du FNF. Nous sommes en 1995, à Tanger. Le FNF, qui en était alors à sa 4ème édition, se trouvait à une époque charnière de son histoire. L’étape de Tanger, faut-il le rappeler, a le mérite d’avoir révélé quelques symboles du nouveau cinéma marocain : Nour-Eddine Lakhmari, Ismail Ferroukhi, Rachid Boutounes… Arrivés de l’autre côté de la Rive, ces jeunes réalisateurs marocains immigrés étaient porteurs d’un nouveau projet pour le cinéma de leur pays d’origine. Rodés et érodés par tant d’années de réalisation en Europe, ils étaient détenteurs d’une esthétique, de techniques modernes mais aussi d’un nouveau regard sur leur pays d’origine, empreint de tendresse mais aussi et surtout de lucidité.
Ce nouveau cinéma marocain, dont ces talents d’ailleurs étaient la tête de pont, ne se place pas dans une posture de complaisance vis-à-vis du pays natal, ne revendique pas non plus une appartenance idéologique, ni  cède à la tentation intellectualiste en vogue. Ce qui compte pour lui, c’est se mettre en situation d’ interrogateur d’une société en mal de transition vers la modernité.
 Le mérite de ces emblèmes du nouveau cinéma marocain n’exclut évidemment pas l’apport indéniable des pionniers. Un fait qui a été d’ailleurs rappelé, mieux, accentué, lors de la soirée d’ouverture du 8ème FNF. En reconnaissance du rôle joué par ses fondateurs dans l’activité cinémat-
ographique nationale, les organisateurs ont rendu un hommage appuyé à ces pionniers. Un flash back en images rappelle d’abord à notre souvenir les regrettés Mohamed Meziane ( réalisateur), Ahmed Omari ( comédien), et Mohamed Atik (comédien). Les vivants n’étaient pas non plus en reste. Hassan Skalli est invité à monter sur le podium pour dire un mot sur le film Le Collier des beignets 1957, où il avait tenu le rôle principal, aux côtés d’une pléiade d’autres comédiens marocains comme Taieb Saddiki. Mais avant de dire un mot sur ce film dédié  au Maroc d’hier, Hassan Skalli a tenu à saluer la décision de l’Etat d’augmenter l’aide publique à la production cinématographique nationale.

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