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Abdelkader Retnani : «Les éditeurs sont en confinement total, soit à l’arrêt à 80% du secteur»

© D.R

Entretien avec Abdelkader Retnani, Président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc

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Dans cet entretien, Abdelkader Retnani, directeur des Editions La Croisée des chemins, et vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives relevant de la Confédération générale des entreprises du Maroc, dresse un état des lieux du secteur de l’édition au Maroc en temps de Covid-19, chiffres à l’appui. Egalement président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc, M. Retnani, qui recommande de lire pendant le confinement, se projette dans l’avenir en s’exprimant sur le changement qui sera opéré sur le secteur après cette pandémie. Le tout en caressant l’espoir de s’en sortir le plus tôt possible.

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ALM : Quel état des lieux faites-vous du secteur de l’édition en temps de corona ?

Abdelkader Retnani : L’état des lieux est catastrophique. Il l’est pour la première raison que toutes les librairies et papeteries du Maroc, qui se chiffrent à 500 points de vente, sont fermées. Imaginez chaque libraire a en moyenne 4 à 5 vendeurs. Cela fait 1.200 employés qui sont à l’arrêt et dont une partie n’est pas inscrite à la CNSS. Jusqu’à quand vont-ils tenir ?! A leur tour, les imprimeries sont fermées. De leur côté, les éditeurs sont en confinement total, soit à l’arrêt à 80% du secteur. Ils attendent également les arriérés des subventions du ministère de la culture. Par contre, nous sommes solidaires avec les Marocains et nous espérons que cela ira mieux dans les mois à venir.

Qu’en est-il de la lecture pendant le confinement ? Est-ce que le deuxième est susceptible de réconcilier les Marocains avec la première ?

Peut-être ceux qui ont des livres à la maison, mais pour les autres, les librairies sont fermées. En Europe, certains chiffres d’achats de livres sont plus importants qu’avant puisque ceux-ci se font par Internet. Au Maroc, il n’y pas de chiffres dans ce sens. Pour répondre à votre question, la lecture est importante en confinement. Elle permet de s’occuper et de ne pas angoisser.

Sur les réseaux sociaux, la créativité autour du coronavirus a tendance à voir le jour. C’est le cas d’Abellatif Laabi qui a partagé un extrait de son prochain livre consacré à ce virus. D’autres auteurs arabophones font pareil. Selon vous, est-ce qu’il serait judicieux de créer sur le virus en ces temps de confinement ou après ?

Certains écrivains travaillent en ces jours sur des sujets d’actualité comme le coronavirus, les fake news et la médisance. C’est plutôt une façon de passer le temps et de s’occuper.

En tant qu’éditeur, vous êtes toujours en contact avec les écrivains. Pourriez-vous nous dire comment ils passent leurs journées en confinement ?

J’appelle tous les jours des auteurs pour avoir de leurs nouvelles. Pour ma part, je passe mon temps à lire des manuscrits en espérant s’en sortir.

Et si l’on parlait du secteur de l’édition après le Covid-19 ? Comment sera-t-il selon vous ?

Je pense qu’il y aura un changement radical. Il y aura peut-être même une diminution du papier. Hélas !

Des écrivains ont prédit un virus pour la fin de la précédente décennie . Que pensez-vous de cette prophétie?

Visiblement, cette prophétie est véridique. Il y a eu même un film sur Netflix, sorti en 2018, qui parlait du Corona.

Un dernier mot ?

J’espère que cette période ne sera pas trop longue pour pouvoir rebondir. Mais, ce ne sera pas évident, si on dépasse trois mois…

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