Culture

Abdi : le combat d’un homme pour les femmes

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ALM : Quelle est la principale actualité de l’organisation dont vous faites partie ?
Mohamed Abdi : Le mouvement « Ni putes ni soumises » commence à prendre une dimension internationale. Trois ans après sa création en 2003 suite aux tristes événements qui ont chamboulé la vie de la famille de Sohan, brûlée vive dans la banlieue parisienne, cotre organisation commence à s’étendre au delà des frontières de la France. « Ni putes ni soumises » est connue aujourd’hui en Suède, en Espagne, en Belgique et même en Amérique latine. Après avoir été créée pour défendre les droits des filles des cités, cette organisation a un combat qui s’internationalise de plus en plus.

Avez-vous ressenti un changement de comportement de la part du gouvernement français ?
L’organisation arrive en effet à faire pression sur les membres du gouvernement. On arrive à faire du lobbying auprès de plusieurs institutions pour que le problème des banlieues soit pris réellement au sérieux.

Concrètement, comment s’est déroulée cette évolution dont vous parlez ?
Avant, les politiques ne savaient pas quel était notre véritable combat  et l’importance de notre existence en tant qu’organisation pour les droits de la femme. Ils se comportaient avec nous comme étant une petite entité, et ne croyaient pas en la pérennité de nos actions. Aujourd’hui, à force d’assister à notre persévérance, ils ont fini par comprendre et se voyaient obligé d’agir à leur tour en adoptant des textes de lois au Parlement.

Quelle est la stratégie de l’organisation et comment se déroule le travail en groupe ?
L’organisation possède aujourd’hui 15.000 adhérents en France. Nous travaillons essentiellement auprès des entreprises pour lever des fonds et pouvoir organiser des activités au sein de l’organisation. Ces activités consistent entre autres à scolariser des jeunes et à changer le quotidien des filles et des garçons des banlieues. Notre action est plus éducative que politique puisque nous animons des ateliers dans les quartiers. Aussi, notre stratégie vise à accélérer l’embauche des jeunes.

Quelle est l’action toute récente de « Ni putes ni soumises » ?
La dernière action dont nous sommes fiers date du 8 mars dernier. Nous avons crée la première maison de la mixité au 20ème arrondissement de Paris.
Au sein de cette maison, nous avons installé divers ateliers artistiques et éducatifs dont l’atelier de formation au montage vidéo. Nos futurs projets sont ceux celui du lancement d’une chaîne satellitaire en Egypte avec Nawal Saâdaoui, la marraine du mouvement.

Qui subventionne l’organisation ?
Nous recevons 45% du financement de la part de l’Etat et le reste nous arrive sous forme de dons privés de plusieurs entreprises en Europe.

« Ni putes ni soumises » est une organisation féministe. Selon vous qu’est-ce qu’il faut faire pour dépasser les débats stériles sur la féminité ?
Le combat aujourd’hui se situe dans une optique de parité. Il ne faut pas voir le combat féministe comme un outil de pouvoir, mais plutôt comme un besoin pour changer les choses et mettre fin à toutes les exactions commises à l’égard de la femme.
L’objectif est aussi de donner les droits les plus fondamentaux aux filles issues de l’immigration en les respectant et en faisant rehausser leur niveau de vie par l’accès à l’éducation.

Quels sont les prochains défis du mouvement « Ni putes ni soumises » ?
Les prochains défis de l’organisation sont de pouvoir casser tout ce qui reste de la législation patriarcale. Nous comptons également lancer un forum d’altermondialistes au féminin. Nous y travaillons actuellement avec une longue haleine et nous réfléchissons au pays qui va abriter ce forum. Il est fort probable que ce soit le Maroc.

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