ALM : Votre premier court-métrage «Percussion Kid» vient de remporter le Grand Prix du Festival international de la radio et télévision du Caire. Quels sentiments éprouvez-vous à ce propos ?
Mohamed Achaour : «Percussion kid» est effectivement mon premier court-métrage. C’est la première fois que je participe à un festival international et le fait d’avoir été primé pour ma première œuvre me rend très heureux. Je pense que ce prix est un grand encouragement pour les jeunes réalisateurs.
Un film est souvent motivé par l’envie de raconter une histoire. Quelle a été votre motivation personnelle ?
Ce court-métrage tourné dans le village de Outghal dans la région de Tahnaout relate le destin d’un garçon de 7 ans, passionné de rythmes. Il sera puni pour sa passion, mais trente ans plus tard, il continuera toujours à être bercé par la musique, même s’il n’en fait pas sa carrière. A travers l’histoire de ce garçon, je voulais mettre en scène cet attachement à la passion. Le film finit sur une bonne note.
L’idée de ce court-métrage a-t-elle été inspirée par votre propre histoire, vu que vous êtes vous-même musicien ?
Je faisais partie de deux formations musicales. La première « Afouss », et la seconde «Abaraz». Ces groupes ont fini par se dissoudre et j’avais moi-même d’autres préoccupations, voire d’autres ambitions, notamment cinématographiques. Mais cela ne m’empêche pas d’aimer toujours la musique. Il se peut que je me sois projeté dans le protagoniste de mon court-métrage. Mais je tiens à préciser que pour écrire le scénario du film, je me suis également basé sur les expériences de mes amis musiciens.
Dans quel contexte la Société nationale de la radio et télévision (SNRT) a-t-elle produit votre court-métrage ?
Après l’atelier Marrakech-Tribeca qui s’est déroulé en novembre 2005 dans cette ville à l’occasion du Festival international du film, la SNRT a décidé de lancer un concours pour produire quelques-uns des réalisateurs qui ont participé à l’atelier. Le scénario de «Percussion kid» était écrit bien avant l’atelier de Marrakech. L’occasion était donc venue de le présenter. Le jury composé, entre autres, de Ali Essafi et Hakim Belabès a sélectionné mon projet de court-métrage et la SNRT l’a produit.
Quels ont été les moments forts de l’atelier Marrakech-Tribeca ?
Cette expérience était forte de bout en bout. Nous avons passé des moments très émouvants durant les 10 jours de cet atelier animé par de grosses pointures. C’est le cas du cinéaste iranien Abbas Kiarostami et le réalisateur Martin Scorcese qui a animé un master-class lors d’une après-midi. Cette expérience m’a été personnellement très bénéfique. J’ai appris que pour être un véritable cinéaste, il faut rester humble et savoir être à l’écoute. Les réalisateurs qui ont animé ces ateliers ne sont pas venus nous montrer comment réaliser un film ou comment faire du cinéma, mais ils nous ont plutôt communiqué leur vision du monde. Malheureusement, ces ateliers n’ont pas été reconduits.
Palmarès du Festival
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