Culture

Ahed Bensouda : loin des Stéréotypes

© D.R

C’est d’un air jovial que le réalisateur Mohamed Ahed Bensouda parle de la réaction positive du public venu nombreux à la projection de son téléfilm «L’ombre du loup» le jeudi 30 mars à Casablanca.
«Avant la projection, j’avais un peu peur de la réaction du public, mais j’ai vite été rassuré et même agréablement surpris en apercevant la salle arch- comble», déclare ce cinéaste. Il ajoute : «les spectateurs étaient impatients de voir un nouveau type de création cinématographique». Lors de cette projection qui s’est déroulée dans un des hôtels de la métropole, l’assistance a atteint prés de 120 personnes. Tout en sachant que la capacité de l’espace ne dépasse guère les quatre-vingt-dix places. «La salle était comble et les spectateurs sont restés cloués sur leur siège», renchérit Ahed Bensouda d’un air fier.
Ce téléfilm produit par 2M n’a pas laissé le public indifférent. Le but de son réalisateur natif de Tétouan est bel est bien de se positionner en tant que cinéaste aux oeuvres originales. Ainsi, le film de Ahed Bensouda donne beaucoup d’importance aux aspects techniques quitte à être extravagant. Flash, effets spéciaux, jeux de lumières, effets sonores. Les moyens techniques sont légion. C’est que l’intrigue doit être, selon le réalisateur, rehaussée par les aspects techniques et non pas être une simple narration. C’est de cette manière que M. Bensouda a décidé de changer la donne.
Au lieu d’offrir à son spectateur de l’histoire brute avec une succession de dialogues et de narration, le réalisateur innove. «Les spectateurs marocains sont des consommateurs d’histoire car ils sont imprégnés par les films égyptiens».  Pour une fois, Mohamed Ahed Bensouda veut s’éloigner des films stéréotypes.  Et il prend un malin plaisir à utiliser à bon escient toutes les techniques cinématographiques qu’il a apprises lors de sa formation entre 2002 et 2003 à l’école privée de l’audiovisuel (Cinétel) à Paris. «Notre apprentissage ne doit pas être rangé dans un placard, il faut bien en faire un bon usage» explique Ahed Bensouda.
Une manière pour lui de justifier cette présence frappante des effets spéciaux et de toutes sortes de simulations sonores dans ses films. Avant d’intégrer cet établissement pour se perfectionner dans les métiers du septième art, il effectue des stages en techniques cinématographiques au sein de l’Association Médifilm en 1991. Cette formation permettra au réalisateur d’épauler sa caméra en étant très jeune. «J’ai travaillé aux côtés des plus grands réalisateurs étrangers en tant qu’assistant réalisateur», a t-il indiqué.
Parmi ces cinéastes de renommée internationale avec lesquels Ahed a travaillé  figurent entre autres Ridley Scott, Jean Delannoy, Claude Lelouche, Alexandro d’Alatri ainsi que Josepee Tornatore. Mohamed Ahed Bensouda a également affûté ses armes aux côtés de cinéastes marocains. Il a été assistant réalisateur dans le film «L’ombre des Pharaons » de Souhail Benbarka en 1995 et  mémoire du passé» d’Ahmed Boulane en 1996.
Ce dernier s’en rappelle d’ailleurs. «Ahed Bensouda a travaillé à mes côtés en tant qu’assistant réalisateur, c’est un jeune doué, il doit continuer ses efforts » témoigne Ahmed Boulane. Après l’assistanat, Ahed Bensouda ne tarde pas à se lancer dans la réalisation de son premier court-métrage : «Le silence violé». Ce film réalisé en 2003 a décroché le Prix de la première œuvre, la même année au septième festival du film à Oujda. «Silence violé» a également été primé par une mention spéciale du jury au festival du cinéma africain, Fespaco en 2003 à Ouagadougou.
Après cette consécration, le réalisateur enchaîne court-métrage après court-métrage. Ce réalisateur compte à son actif aujourd’hui près de neufs courts-métrages. Une première dans l’histoire des cinéastes marocains ! Ahed Bensouda considère les courts-métrages comme étant un véritable genre en soi. «Contrairement à d’autres cinéastes, je pense que les courts-métrages ne sont pas simplement une passerelle pour balancer dans les longs-métrages, c’est un genre à part entière qui possède ses propres règles». Chez Ahed Bensouda, tout réside dans l’art de séduire en étant différent des autres.

Filmographie de Ahed Bensouda

– 2005 «L’ombre du loup» long métrage téléfilm pour 2M
– 2005 «Les Yeux du Cœur» court métrage en 35 mn (sortie en 2006)
– 2005 «Le Cadeau du Baptême» court-métrage en 35 mn (sortie en 2006)
– 2005 «Souffrance» court métrage en 35 mn (sortie en 2006)
– 2004 «La vitrine» court-métrage en 35 mn
– 2004 «R’DA» court-métrage en 35 mm
– 2003 «La jarre» court-métrage en 35 mn
– 2003 «Le silence violé» court- métrage en 35 mn
– 1993 «le prix de l’insouciance» long métrage en vidéo Producteur «LES FILMS 7»
– 2004 «La jarre» court-métrage en 35 mn
– 2003 «Le silence violé» court métrage en 35 mn.

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