Culture

Ahlam Charafeddine : «On naît acteur, on ne le devient pas»

© D.R



ALM : Le public vient de vous découvrir dans une grande production nationale. Que faisiez-vous auparavant ?
Ahlam Charafeddine : Je sillonnais par-ci par-là. (Rires) Il faut dire que je suis âgée de 23 ans à peine et mes débuts datent depuis presque trois ans. Avant de me lancer dans cette grande aventure qui est l’art, j’ai choisi de décrocher un diplôme en hôtellerie. Au Maroc, l’art n’est pas un gagne-pain, c’est pour cette raison que j’ai préféré assurer un métier en parallèle et convaincre en quelque sorte ma famille de mon choix artistique. Entre-temps, je ne ratais pas les castings. Dès que j’entendais parler d’une audition, je me précipitais pour la passer. Jusqu’au moment où j’ai passé le casting de «Zinat El Hayat» qui m’a permis de sortir de mon cocon et de s’ouvrir au grand public.

Que représente pour vous cette participation ?
Je dirais qu’elle marque mes débuts effectifs dans l’art et en l’occurrence la télévision. J’ai campé des petits rôles auparavant, mais ils étaient insuffisants pour me révéler au public. Par contre ces expériences m’ont permis de découvrir de près le milieu , les plateaux de tournage et l’ambiance qu’y règne.

Qu’en est-il de votre rôle dans cette série ?
Je joue le rôle de Nada, la jeune fille, timide et pauvre. Elle lutte pour surpasser ses problèmes personnels. C’est le modèle typique du «personnage pathétique» des télénovelas. C’est un rôle phare et qui en quelque sorte me ressemble. Tous ces éléments m’ont facilité la tâche et ont contribué à la réussite du personnage.

Peut-on dire que vous êtes devenue célèbre grâce à Nada?
(Rires) Je vous recommande de consulter mes pages facebook. J’ai deux comptes saturés sans parler des pages fans et des commentaires des gens que je rencontre dans la rue. Le personnage a fait un tabac. ( sourires)

Avez-vous suivi une formation académique en métier du cinéma et de la télévision ?
Non, je n’ai jamais suivi de formation académique. Et je ne pense pas le faire. Car, pour moi, on naît acteur, on ne le devient pas. C’est sur le tas qu’on apprend son métier. Donc une formation académique en art ne me sera pas d’un grand apport comparée à l’expérience que j’acquiers sur le terrain.

Quels sont les rôles que vous avez interprété auparavant ?
J’ai pris part dans la série «El Akba lik » en tant que «guest star». De même, j’ai interprété le rôle de Pocahontas dans l’une des séries de Hassan El Fed. Comme j’ai pris part également dans le clip de Hindi Zahra «Beautiful tango» sous la direction de Tony Gatlif. J’ai interprété pour le temps d’une séquence le rôle d’une jeune indienne. C’est le cas d’ailleurs pour ma participation dans les «oubliés de l’histoire».

Votre look hindou vous a-t-il favorisé de prendre contact avec les réalisateurs de Boolywood?
Certes, mon look est proche de celui des hindous. Cependant, j’ignore complètement leur histoire cinématographique. Je ne suis pas orientée vers cette culture. N’empêche que j’ai eu quelques propositions que j’ai déclinées à cause de ma formation en hôtellerie. Comme je vous ai dit, je tenais absolument à terminer ma formation professionnelle avant de m’adonner à l’art.

Qu’en est-il de l’immigration artistique ?
Je ne suis pas tentée. Je préfère évoluer dans mon pays. Je veux rattraper le temps perdu et m’affirmer sur la scène. D’ailleurs je regrette que les autres réalisateurs ne m’aient pas fait confiance au début. J’espère qu’après la réussite de mon rôle dans «Zinat El Hayat» je m’ouvrirais sur de nouveaux horizons.

Y’a-t-il des projets en vue ?
Pour l’instant non. Je suis en trêve. Déjà que Zinat el Hayat m’a nécessité beaucoup d’effort. Tourner 120 épisodes continus n’est pas chose facile.

A quel point pouvez-vous faire des concessions pour réussir?
Pas loin des limites que je m’impose et des principes dont j’adhère. Je ne suis pas prête à tourner des scènes d’exhibition. Je suis et je serai toujours cette jeune femme persévérante. Je suis l’exemple de la Marocaine qui préserve son honneur et celui de son pays.

Côté cœur, comment se passent les choses ?
Je suis encore jeune pour aimer . Je n’ai que 23 ans. J’ai toute une carrière devant moi. Le jour où cela viendra, cela ne sera pas au détriment de ma carrière artistique.

Quelles sont vos ambitions artistiques ?
Je désire faire une bonne carrière dans la télé, car ce canal permet de marketer rapidement l’image de l’artiste. De même, je rêve d’incarner un rôle d’action. Autrefois, je rêvais de faire partie de la police scientifique. J’ai été toujours curieuse de savoir ce qui se passe dans le théâtre du crime. Aujourd’hui, je suis dans la scène artistique, j’aimerais bien réaliser ce rêve.

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