Culture

Aïd Al Mawlid Annabaoui : une fête aux mille aspects

© D.R

Elle représente une occasion pour se remémorer la vie du Prophète Sidna Mohammed, Sa naissance et Ses miracles. La fête de l’Aïd Al Mawlid Annabaoui a un caractère civilisationnel pour le monde musulman et notamment chez le peuple marocain qui célèbre la fête de la naissance du Prophète Sidna Mohammed avec piété et recueillement le 12 R’abia I 1430 de l’hégire. Une manifestation d’allégresses et d’échanges de congratulations entre les familles. Elle revêt plusieurs formes au Maroc. Côté habillement, les parents achètent de nouveaux habits à leurs enfants. «Chaque Aïd Al Mawlid, je dois acheter à mes enfants de nouveaux habits pour fêter ce jour», a indiqué Ahmed, père deux enfants rencontré au quartier Maârif à Casablanca. Côté gastronomie, les femmes préparent plusieurs plats dans la matinée de l’Aïd, à savoir des gâteaux sucrés , «regayef», «baghrir» et un pain spécial Aïd pour le petit déjeuner servi avec le miel ou le beurre. D’autres fidèles préfèrent célébrer cette grandiose fête dans les zaouias. À titre d’exemple, dans la ville ismaïlienne, le Moussem de Cheikh Al Kamel est une tradition centenaire. Sa demeure et sa zaouia accueillent, en particulier durant la période de la fête du Mawlid, les disciples, amis et fidèles qui venaient des différentes régions du Royaume pour apprendre le savoir et participer aux veillées religieuses organisées à cette occasion.
Aujourd’hui encore, les fidèles appartenant à la confrérie Aissaoua affluent chaque année des différentes régions du Royaume vers le sanctuaire de Sidi M’Hamed Ben Aissa où des cérémonies et rituels traditionnels riches en couleurs sont organisés pour la célébration de cette fête. Ces visiteurs accomplissent en taïfas les rites de la Zyara du mausolée du Cheikh et se livrent, durant toute la période du Moussem, à de longues nuits de musiques et de danses de procession. Les gens  viennent au mausolée pour avoir la baraka de Cheikh Al Kamel et  cette tradition est transmise de génération en génération. Le rituel de la nuit des Aissaouas comprend généralement le Hizb, Dikr, Horm, Ahadun et Hadra. Des phases accompagnées par le rythme répétitif du Tbel, Bendir et Ghaita. Les Aissaouas commencent la veillée par le Hizb, un chant récitatif comportant une grande variété de rythmes et de mélodies et jalonné de versets coraniques, avant d’entamer le Dikr, qui est un ensemble de chants dédiés à des saints ou au Prophète, exécutés par un soliste (Dhakkar) auquel le choeur répond, soutenu par les instruments à percussion. Très connu par son Moussem, la ville de Salé fête le Moussem des cierges de Moulay Abdellah Banhassoun durant toute une semaine. Ce Moussem est la traditionnelle procession des Chorfas Hassounis. Également, la ville de Berkane, et plus précisément à la zaouia de Madagh, s’organise une veillée à la Tarika Kadiriya Boutchichia, plusieurs personnes viennent de différentes régions du Royaume ainsi que d’autres pays comme la France, la Belgique, les États-Unis, le Pakistan, le Yémen, la Jordanie et l’Égypte pour célébrer l’Aïd Al Mawlid Annabaoui. Cette veillée se poursuit tard dans la nuit par des chants soufis et de madih du Prophète que la paix et la prière soient sur Lui. «Chaque Aïd Al Mawlid, je vais à la zaouia Kadiria Boudtchichia. C’est pour moi une occasion de plus pour raffermir mon amour pour le Prophète Sidna Mohammed et pour rencontrer et de m’imprégner d’autres personnes qui mettent chaque jour l’amour de Dieu et du Prophète au-dessus de l’amour des choses de la vie. Cela fait quatre ans que je fais ce voyage et j’en reviens à chaque fois avec une nouvelle énergie spirituelle, et encore plus certain de cette voie que j’ai choisie», a souligné Amine, âgé de 25 ans.


Histoire du Moussem des cierges de Salé
Inspiré par le Sultan saâdien Ahmed Al Mansour Addahbi, le Moussem des cierges de Salé est célébré depuis le 16ème siècle à Salé. Pendant la fête du Mawlid, le Sultan a voyagé vers Istambul, d’où il est tombé amoureux devant la beauté du cortège des cierges de la ville. Quand il est retourné au pays, il a engagé les artisans de Salé pour que le Maroc célèbre une fête aussi belle que celle donnée en Turquie. Le Saint quotb Moulay Abdallah Benhassoun fut désigné par le Sultan pour veiller au bon déroulement du Moussem dans la cité des corsaires. Depuis l’an 990 de l’hégire, les Chorfas Hassouniyines organisent le cortège et rendent hommage à leur saint.

 

Articles similaires

Culture

«Disciples Escoffier Maroc» : Un rendez-vous gastronomique à Rabat

Organisé autour de la transmission à travers les femmes

Culture

Franc succès de lA COLLECTION des bijoux berbères du Palais Royal à Doha

Présentée dans le cadre de «L’année culturelle Qatar-Maroc 2024»

Culture

La 53ème édition du FNAP du 4 au 8 juillet 2024: Les arts populaires en fête à Marrakech

Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la...

Culture

Prévues du 23 au 26 avril 2024 à Casablanca et Rabat : Les «Nuits du film saoudien» s’invitent au Maroc

La Commission saoudienne du film lance les «Nuits du film saoudien» au...