Culture

Amine Bennis : «Faire de l’art brut, c’est se défaire de tout académisme ambiant»

© D.R

ALM : En quoi se  distingue  l’exposition  «Les dérives de l’instant présent» par rapport à vos expositions précédentes ?
Amine Bennis : Cette exposition s’inscrit dans la continuité de mon œuvre avec des formes colorées, déstructurées et toujours aussi ludiques. Le corps humain est mon champ d’investigation avec une volonté singulière d’en «malmener» l’anatomie. Certaines nouvelles toiles dévoilent aussi une réflexion sur la gestuelle du peintre. Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées et de façon de créer. La remise en question de mon travail doit être perpétuelle. J’ai commencé depuis deux ans à réaliser aussi des sculptures et des fresques murales pour élargir mon champ d’investigation et que je dévoilerais bientôt.
 
Hossein Tallal assimile votre travail à celui de Chaïbia , peut-on dire que vous faites de l’art brut? Et quel est le message que vous voulez transmettre à travers vos toiles ?
Faire de l’art brut c’est effectivement se défaire autant que l’on peut de tout académisme ambiant, faire confiance à son instinct et avoir son style propre et spontané. Nous créons des images vives et colorées parce que nous en ressentons le désir et le plaisir sans se soucier d’autres chose que de créer des images. C’est un art de libre figuration donc de libre expression. Je prends du plaisir à surprendre. Une toile doit être un spectacle pour le regard. D’ailleurs une œuvre ne recèle pas qu’un seul message. Chaque personne la perçoit à travers son propre filtre visuel et sa propre émotion.
Chacun peut ressentir à travers un de mes tableaux un souvenir inconscient ou une sensibilité particulière. Je puise mon inspiration dans la vie de tous les jours, dans mon rapport et les échanges avec les autres surtout quand ils viennent d’univers différents.  Personnellement, j’aimerais que la peinture soit un art accessible au grand public. Je lance l’idée que nos manuels scolaires parlent un jour de nos grands peintres tels que Chaïbia, Cherkaoui, Gharbaoui et donc de leur apport fondamental à notre riche patrimoine culturel.

Vous êtes ingénieur de formation, artiste plasticien, réalisateur, comment vous arrivez à réconcilier entre ces trois métiers ?
Je suis avant tout un peintre et j’ai la chance de me nourrir de toutes ces belles expériences que la vie a bien voulu m’apporter. Mon passé de chercheur et d’innovateur alimente toutes mes créations artistiques. Il faut abattre les frontières entre les différentes disciplines et mettre sa sensibilité, quand on peut, au service de la création.  Je crois que la peinture a toujours été présente en moi. Mais j’ai eu aussi  la chance de vivre à Rome, Bruxelles et Paris, trois villes au dynamisme culturel évident et au patrimoine artistique formidable. Il était donc presque écrit que j’en vienne un jour ou l’autre à exprimer toutes ces émotions à travers la peinture.

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