Culture

Amine Boufi : le stylisme armé

© D.R

Amine Boufi a du fil à retordre. Non sélectionné lors de la semaine de la mode à Casablanca qui s’est clôturée le 15 mars dernier, ce styliste âgé d’une vingtaine d’année ne perd pas espoir. Il considère le stylisme comme étant son véritable repère, sa passion. « Je vais persévérer dans mes efforts pour réaliser de nouvelles collections et participer à d’autres défilés », déclare Amine Boufi.
Ces propos reflètent la volonté de ce styliste d’avancer dans sa carrière qu’il vient à peine d’entamer. Après avoir décroché un Deug en droit français à la faculté d’El Jadida et un diplôme en informatique dans une école privée à Casablanca, Amine Boufi décide de prendre sa carrière en main. « J’ai décidé de suivre mon intuition et de me consacrer au métier de styliste ». Pour ce faire, ce créateur a commencé à s’auto-former il y a tout juste un an. Le stylisme, Amine Boufi l’a appris en rencontrant des gens plus expérimenté, que lui et en se frottant à des artisans. « C’est grâce à eux que j’ai appris le métier ». Aujourd’hui, ce jeune possède un atelier dans sa demeure à Casablanca.
En attendant d’avoir un show room, c’est dans cet espace que ce styliste en herbe s’attelle à son œuvre avec l’aide de trois artisans permanents. Le premier défilé d’Amine Boufi date de 2005. Il a déposé sa candidature au magazine Femmes du Maroc, l’organisateur de cet événement. C’est ainsi qu’il a été choisi dans la présélection. « J’ai participé aux présélections de Caftan l’année dernière avec une collection de Caftan autour du thème de la feuille. La ligne de cette collection réalisée avec des tissus de Taffetas et d’Organza. Ses tissus de prédilections. Un an après, Amine Boufi revient de nouveau avec une autre collection. L’originalité est au rendez-vous. Lorsque les mannequins entrent en scène le 13 mars pour présenter cette nouvelle ligne lors de la semaine de la mode au complexe Touria Sekkat, des regards interrogateurs sont rivés vers le podium.
Les mannequins sont vêtus de caftans assez spéciaux. Les tissus de diverses couleurs sont sertis d’un matériau ressemblant fortement a du métal. Des sortes d’armures ornent les caftans. Des corsets métalliques argentés ou dorés représentent les visages des leaders de la résistance marocaine. Les mannequins portent des bottes en cuir et des sabres à la main. « J’ai voulu rendre hommage à toutes les figures de la résistance, ceux qui ont milité pour l’indépendance de leurs pays ». C’est ainsi qu’Amine Boufi a choisi de créer cette collection excentrique, diraient certains. Inhabituelle diraient d’autres. Amine Boufi est conscient du fait que cette collection peut ne pas plaire à tous les goûts. « Il faut oser porter ce genre d’habits». Amine Boufi est de ceux qui pensent que l’imagination et la créativité est un ingrédient essentiel dans le travail d’un styliste. « Il faut surprendre par ses idées innocentes sinon, ce n’est pas intéressant. Après les caftans et les jellabas, Amine Boufi souhaite réaliser une collection de prêt-à porter encore une fois innovante.  Il s’agit d’une collection de prêt-à-porter adressée aux jeunes Marocains. »Une collection qui ressemblerait à celle de Roberto Cavali, Dolce Gabbana ». Et l’originalité dans tout cela ? « J’intégrerais sur les tee-shirts pour jeunes des imprimés arabes », rassure Amine Boufi.
Son styliste favori : Jean Paul Gautier. C’est d’ailleurs la touche excentrique de ce créateur français devenu universel, qui a inspiré Amine Boufi.
Son rêve, posséder un show room et être accessible à tous les publics. Pour séduire ces clients, Amine Boufi fixe des prix abordables. Les  prix des créations d’Amine Boufi varient entre 3000 et 12.000 DH. «Mes tarifs sont raisonnables ». Pour le moment les clients d’Amine Boufi ne se comptent pas par millier. Normal lorsque l’on sait, que ce styliste vient à peine de faire ses premiers pas. « J’ai encore beaucoup de temps devant moi pour m’affirmer sur la scène».

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