Culture

Amine Demnati à la galerie Bab Rouah

© D.R

C’est sous le signe évocateur « des pieds et des mains », que le ministère de la Culture organise l’exposition de l’artiste-peintre Amine Demnati du 4 au 28 mars à la galerie Bab Rouah de Rabat. «Il s’agit d’un changement profond dans l’œuvre d’Amine Demnati. Les toiles exposées cette fois-ci sortent du commun et augurent une nouvelle forme d’expression plastique sur la scène nationale», a écrit Bensalem Himmich, ministre de la Culture, dans une note de présentation du travail de l’artiste. La femme domine toutes ses toiles à travers des représentations ludiques et suggestives de pieds, de mains et de visages de femmes. De la tête aux pieds, l’artiste revient sur le corps féminin pour en faire un «portrait» atypique. «Des femmes décomplexées, prospères et aux hanches larges, comme si c’était pour redonner son heure de gloire à une vieille représentation de la beauté, aujourd’hui désuète, voire haïe. Le corps féminin vu par Demnati est antique: pesant, callipyge, aux hanches larges, aux seins lourds, agressifs ou tombants, aux yeux biseautés, au regard énigmatique», a indiqué le critique d’art Michel Bouvard dans une note de présentation. Et d’ajouter : «Ce regard, le plus souvent droit dans les yeux, est peut-être ce qui frappe d’abord, quand on le compare aux visages aveugles, lisses comme un galet, de ses toiles plus anciennes : aurait-il décidé de s’adresser à nous, spectateurs ? Même les vues de dos ne sont plus pur voyeurisme, habitées qu’elles sont par des corps tatoués et des yeux inoubliables qui très souvent nous fixent». L’autre aspect fascinant de cette incorporation ludique, c’est la manière dont Demnati «habille» les phalanges et les ongles : doigts à plat, ouverts ou repliés, sont souvent comme autant de cous longilignes terminés par le visage. Et les ongles peints sont parfois littéralement «incarnés». Demnati utilise des signes géométriques ou symboliques, ponctue l’ensemble de la main ou du pied, qui se détache sur un fond formel et chromatique. Il habille de peinture les mains et les pieds, et il déshabille les corps tels que les seins, et les fesses. «Je trouve que Demnati s’en sort bien, et c’est peut-être pour cette raison : le corps qu’il met en scène n’est pas celui d’un top model à la plastique parfaite et froide, et en cela il est beaucoup plus proche d’une réalité plus prosaïque. Et en même temps, ce corps s’adapte à son réceptacle: rebondi et recroquevillé dans le creux de la main, il s’élance et s’épanouit lorsqu’un dos lui offre une plus grande surface», ajoute cet critique d’art. Figure atypique du paysage pictural marocain, Demnati porte également la casquette d’architecte. Traînant une longue carrière derrière lui, Demnati a exposé dans plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, les États-Unis, la Tunisie et la Mauritanie.

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