Culture

Asilah : Fermeture des campings sur décision du conseil municipal de la ville

© D.R

Mauvaise nouvelle pour les amoureux du camping au bord de la mer d’Asilah. Les cinq campings que compte la ville sont fermés depuis le mois de février. Cette fermeture a été imposée par le conseil municipal pour plusieurs motifs. Selon le président du conseil municipal d’Asilah, Abdelkrim Bsiri, cette fermeture est rendue nécessaire pour des raisons aussi bien de sécurité qu’environnementales.
«Ces campings ont été gérés d’une manière anarchique, ce qui nous empêche de mieux délimiter l’identité de ces lieux. Ils constituent un grave problème environnemental à cause de la hausse du taux de leur fréquentation pendant la période estivale. Et le conseil ne tire aucune recette de leur activité commerciale, surtout que la propreté de la ville n’est assurée que par nos propres recettes. Nous sommes ainsi chargés de la collecte de 11 tonnes d’ordures par jour. Cette quantité augmente pendant la période estivale pour atteindre 50 tonnes», explique M. Bsir, faisant remarquer que «La fermeture de ces campings a été réclamée plusieurs fois par des élus avant d’être présentée comme point d’ordre et approuvée lors de la session ordinaire du mois d’octobre 2007».
Situés sur la côte de la ville, ces établissements connaissaient, en été l’arrivée d’un nombre important de touristes nationaux et étrangers. «Mais cela ne pourrait durer pendant très longtemps surtout que la ville connaît un grand développement économique et touristique. Ces campings se trouvent en milieu urbain et à proximité d’immeubles de haut standing, ce qui nuit à l’aspect touristique d’Asilah. Ils doivent eux-mêmes profiter de cet essor que connaît actuellement  la ville et penser à se convertir dans un autre commerce plus rentable. Leur emplacement leur permet de faire construire un immeuble de cinq étages». 
Les propriétaires de ces campings se disent qu’ils sont sous le choc de cette fermeture brutale.
Leurs établissements sont mieux entretenus comparativement avec ceux du Sud du Maroc. La plupart d’entre eux ont hérité du terrain et ils exercent ce commerce plus d’une vingtaine d’années.
«Nous avons l’habitude chaque année de renouveler notre autorisation avant de procéder à la peinture et ravalement ainsi qu’au grand nettoyage du camping. Ils nous ont fait savoir au début que cette décision a été prise au niveau national et dont les motifs étaient particulièrement de sécurité. Mais je viens d’apprendre par des propriétaires d’autres campings dans d’autres villes qui n’ont pas été soumis à aucune décision de fermeture. Ils veulent ainsi nous pousser à vendre nos terrains aux responsables de la ville ou à leurs amis étrangers qui sont de grands promoteurs pour réaliser à la place de nos campings des investissements de haut standing», confie l’un des propriétaires de camping.
«Je n’arrive pas à supporter surtout l’hébergement d’un ancien client qui a  l’habitude de venir passer ses vacances au camping à cause de cette décision. Je suis aussi très triste pour les employés de ces cinq établissements qui sont les plus touchés par cette fermeture. Personnellement, je n’ai pu garder que l’ancien gardien du camping», regrette ce propriétaire de camping. 
Notons que devant cette situation, des touristes en caravane sont autorisés à camper dans la place de Bab Al Bhat, non loin de l’avenue Moulay Hassan Ben El Mehdi où se trouvent les cinq campings. Ils se disent fascinés par ce bel endroit aux pieds des remparts et en face de la fameuse Tour Al Kamra. Mais la plupart d’entre eux préfèrent un camping bien aménagé et équipé pour «vidanger les eaux usées et s’approvisionner en eau et électricité», précise Isabelle Loiseau, une ressortissante française à la retraite qui a l’habitude de venir chaque année passer trois jours avec son mari à Asilah.

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