Culture

Asli : « Un cinéma qui nous ressemble »

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ALM : Quel est votre sentiment suite au Grand prix qu’a obtenu votre premier long-métrage en Alexandrie ?
Mohamed Asli : Il est évident que l’on ne peut qu’être très heureux, suite à une telle distinction. C’était d’autant plus gratifiant que le jury comptait des figures emblématiques du cinéma arabe, mais aussi européen, toutes unanimes à décerner le Grand prix à « A Casablanca, les anges ne volent pas ». C’est une reconnaissance, non seulement de la qualité du film, mais aussi du talent marocain, et sur tous les niveaux, en matière de cinéma.
En l’espace de quelques mois, votre film a obtenu plusieurs prix au Maroc et à l’étranger. Mais il n’est toujours pas projeté sur les grands écrans du pays. A quoi cela est-il dû ?
Cela tient tout simplement de notre stratégie commerciale. Projeter le film dans le mois de septembre aurait été fatal, dans la mesure où le temps est à la rentrée et que le gens n’ont pas le temps d’aller aux salles de cinéma. En octobre non plus dans la mesure où ce sera le mois de ramadan. Nous avons décidé de ne projeter le film qu’après ce mois sacré dans la seule fin de lui garantir un maximum de public.
Qu’en est-il des réseaux de distribution ? N’y a-t-il pas d’obstacles à ce niveau ?
Bien au contraire, tous les distributeurs marocains attendent avec impatience ce film.
Quel est votre regard sur le cinéma marocain d’aujourd’hui?
Le cinéma marocain a marqué un saut qualitatif énorme, ces dernières années. Preuve en est que plusieurs films marocains ont été primés dans le monde, ou du moins remarquablement applaudis. Le cinéma marocain, aujourd’hui et plus que jamais, a besoin d’encouragements. Et pas seulement à travers des festivals, mais aussi, et surtout, par le biais d’une volonté politique et d’une stratégie nationale à même d’en faire un levier, non seulement artistique et culturel, mais économique également. Il ne suffit pas de brandir des slogans, mais il faut agir. D’abord sur les hommes, par la formation de techniciens et d’artistes et par la mise en valeur des compétences et talents marocains. C’est le seul moyen d’avoir, un jour, un cinéma qui nous ressemble.
N’y a-t-il pas d’obstacles au développement du cinéma ?
Le plus grand manque qu’accuse le cinéma marocain est au niveau des techniciens. Figurez-vous que nous n’avons pas d’ingénieur du son. Idem pour des aspects comme le montage, le script qui, entre autres, ont besoin d’hommes et de femmes formés. C’est pour cela qu’on a décidé de créer une école de formation en métiers du cinéma à Ouarzazate.

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