Culture

Assia Dbjebar et André Brink ne sont plus : Le paysage littéraire mondial en deuil

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On dirait que le trépas a appelé en un seul jour les deux écrivains Assia Djebar et André Brink. L’algérienne et le sud-africain, considérés tous deux comme figures emblématiques de la littérature moderne, ont rendu l’âme le 6 février 2015. La première à l’âge de 78 ans à Paris et le second à l’âge de 79 ans à bord d’un avion alors de retour d’Europe, notamment de Belgique où il venait de recevoir un diplôme honoris causa de l’Université catholique de Louvain.

Première femme musulmane à avoir intégré l’Ecole normale supérieure de jeunes filles à Sèvres, Assia Djebar de son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, doit sa notoriété de femme de lettres à une multitude d’œuvres qui lui ont valu plusieurs consécrations. Dans ce sens, la défunte avait  été élue membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1999 avant qu’elle ne soit six ans plus tard élue membre de la prestigieuse Académie française.

De plus, elle aurait été nominée à maintes reprises pour l’obtention du prix noble de littérature. Son œuvre prônant les thèmes de la liberté et de l’égalité (Guerre d’Algérie, émancipation féminine…) semblent lui avoir octroyé plusieurs prix dont le prix Marguerite Yourcenar en 1997 ou encore le doctorat honoris causa de l’Université d’Osnabruck en Allemagne.

Parallèlement, André Brink dont l’Œuvre ne manque pas d’importance par rapport à sa contemporaine Assia Djebar, a su rendre de son engagement considérable et noble par la cause qu’il défendait et qui n’est que celle de l’apartheid. Un engagement à travers la plume qui le mit sous les yeux de la  critique, l’objurgation  et la censure et ce à cause, notamment, de son œuvre la plus connue ‘Une saison blanche et sèche’, et où il dénonce fortement la ségrégation raciale, l’Apartheid en l’occurrence.

Rompant avec l’idéologie conformiste de sa famille afrikaner dont les sources provenaient des « Boers » néerlandais  ayant imposé l’apartheid après leur prise du pouvoir en 1948, ce dernier est considéré comme ‘traitre’. Etant banni de sa communauté pour cet acte, il fonda un mouvement littéraire du nom de ‘Sestigers’, rompant ainsi avec l’establishment afrikaans pro-apartheid. Il gagna l’amitié de son compatriote Nelson Mandela alors président de l’Afrique du Sud post-apartheid, qui préfaça élogieusement en 1996 un recueil d’articles et d’essais de l’écrivain.

Traducteur des plus grands écrivains (Saint-Exupéry, Albert Camus, Shakespeare, Cervantes, Marguerite Duras…), Albert Camus fut son idole et « son père spirituel » comme il l’a lui  même avancé en octobre 2013 lors d’une conférence à l’hôtel de ville de Paris .

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