Culture

Ayoub Qanir : «Je suis passé de la nanotechnologie à la réalisation»

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ALM : Qui est Ayoub  Qanir? Ayoub Qanir : Je suis un jeune réalisateur de 31 ans, né à Casablanca, fils d’un ingénieur civil, ancien élève de l’école Al Manal et fan de basket ball où j’ai joué avec le club du Wydad. Fasciné par les Etats-Unis depuis toujours et par le cinéma, je  faisais de

petits films avec mes amis dans mon garage dès l’âge de 12 ans. Un jour, j’ai décidé de quitter le pays pour mettre toutes les chances devant moi,  j’ai eu la possibilité d’aller à Madrid pour obtenir mon bac à l’école américaine. J’ai saisi ma chance, et à 18 ans, je suis parti à Miami. C’est là où tout a commencé.

Parlez-nous de votre cursus, de votre formation dans le cinéma…
 
J’ai toujours été passionné par le cinéma et la bande dessinée. J’ai souvent écrit, gribouillé des dessins, des histoires depuis mon plus  jeune âge. Le cinéma était très présent à la maison, donc la passion pour le 7ème art a toujours fait partie de ma vie. Mais j’ai d’abord commencé par faire des études de gestion et de finance à l’Université de Miami. Une expérience qui m’a beaucoup apporté dans ma carrière cinématographique car mon côté artistique pense à l’histoire et mon côté gestionnaire pense forcément à la budgétisation et au marketing.  Ensuite, il était important pour moi de faire une formation en design et graphisme pour compléter ma formation et être le plus complet possible. Le cinéma a fini par me rattraper. Bien entendu, plus que la passion pour le cinéma et la bande dessinée, il fallait une formation de renom pour être crédible en tant que réalisateur. J’ai eu l’opportunité de faire le programme de «réalisation et production de films» à The Lee Strasberg Theatre & Film Institute.

Racontez-nous votre expérience au sein du Lee Strasberg Theatre & Film Institute…
 
C’était une expérience incroyable. C’est une école très reconnue pour l’art dramatique, une école orientée acteurs. D’ailleurs, plusieurs acteurs de renom, comme James Dean, sont lauréats de là-bas. Ils s’appuient sur un cinéma très psychologique, des techniques très particulières, souvent on entendait les acteurs hurler dans les couloirs. De mon côté je me suis concentré sur la réalisation. On a beaucoup analysé les films, les ouvertures, le travail de réalisateurs. On nous poussait à beaucoup écrire, créer des courts métrages qu’on projetait et pour lesquels on était évalués par les autres étudiants. Un travail de longue haleine et pesant psychologiquement mais qui fait grandir. J’ai énormément appris. Mais il est important de continuer à travailler tous les jours, de continuer à apprendre et se défier. J’ai commencé d’ailleurs un programme de nanotechnologie, la science du minuscule à Harvard car j’adore les sciences. Mes films sont basés sur les découvertes scientifiques qui ne sont pas encore connues. Cela me fascine et je voulais être le plus proche du savoir. Je me documente, je cherche, j’étudie pour faire avancer mon art. Je crois énormément à une croissance basée sur la recherche.
 
Parlez-nous de votre film  Artificio Conceal…
 
C’est un film qui a nécessité deux ans d’écriture et qui est né à Matera, en Italie. J’ai continué l’écriture à Martil dans le nord du Maroc et je l’ai terminée aux Etats-Unis. J’allais le tourner en Italie et en Pologne. Cela n’a pas marché. J’ai tenté ma chance à Londres et c’est là que j’ai eu un flot de propositions, 12 producteurs ont été séduits par le scénario, une pluie de candidatures pour le casting. Je voulais trouver des acteurs passionnés et profonds, pas de têtes d’affiche, mais des guerriers, des gens authentiques. C’est là que je suis tombé sur des artistes du théâtre, de grands acteurs précis, expressifs, viscéraux, basés sur l’émotion comme les acteurs principaux de mon film : David Bailie des «Pirates des Caraïbes» et Simon Amstrong de «Game of Thrones». David Bailie m’a lui-même contacté. Cela m’a donne beaucoup de confiance pour viser les grands! J’ai eu la chance de travailler avec des professionnels qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour le projet. Tout le monde s’est donné à fond.
Perfectionniste, il fallait que je donne tout avec beaucoup de précision, je l’ai pensé comme une opération chirurgicale à cœur ouvert. J’ai essayé de poser des questions existentielles et de montrer toute mon admiration envers les acteurs à forte psychologie, envers le pouvoir du sens et de l’ambiguïté de l’ordre établi. C’est une des plus belles expériences de ma vie…

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