Culture

Azzam Madkour : «On s’inspire de la femme, de son mouvement et de sa grâce»

© D.R

ALM:Est-ce qu’il existe des éléments communs entre vos œuvres et celles de Mostapha Naffi ?
Azzam Madkour : Nos travaux à moi et à Mostapha Naffi ont tous deux comme point de départ le signe et le symbole. Mais nous aboutissons chacun vers une voie et un résultat différents. Mostapha Naffi explore plus un style «art contemporain», lié au design et à ses formes. Concernant mon travail, il est question d’une assimilation entre l’abstraction et la figuration.
 Mais nous nous retrouvons, moi et Naffi, autour d’un même sujet qui est la femme. On s’inspire de son essence, de son mouvement et de sa grâce. Mais aussi, s’inspire-t-on de la femme dans sa résistance au quotidien. Par exemple, parmi mes oeuvres, on retrouve «La vierge de l’Adriatique», un tableau hommage à la femme bosniaque. Il y a aussi «La ville fantôme», un œuvre sur le siège de Gaza où je peins une ville brûlée où il ne reste plus qu’une femme. La femme et par là cette ville même brûlée, porte toujours en elle l’espoir, elle est dans ce sens une sorte de phénix qui renaît de ses cendres. Par ailleurs, rappelons aussi que le thème principal de cette exposition qui se poursuit jusqu’au 25 janvier à la galerie Bab El Kébir à Rabat est « Le signe et la dualité des contrastes ».

Comment se concrétise le thème de cette exposition, «Le signe et la dualité des contrastes » ?
Chaque artiste expose ses œuvres dans une rangée de la galerie. On voit d’un côté le travail de Mostapha Naffi dominé par une tonalité des couleurs grise et noir et où il entretient avant tout la forme et le volume. De mon côté, on constate dans mes oeuvres un embrasement des couleurs, étant donné que je suis très coloriste. Naffi explore un style international qui s’inspire aussi de l’architecture. Et moi partant du même point de départ qui est le signe, j’élabore une assimilation entre l’abstrait et le figuratif. Mais tout de même, nous restons tous deux des artistes contemporains. Ainsi à travers les contrastes qui existent entre mes œuvres et celles de Mostapha Naffi, se dégage une dualité qui crée aussi une sorte de complémentarité.

Vous êtes également romancier et professeur d’art et d’esthétique. Est-ce que cela influe sur votre travail d’artiste-plasticien ?
Que ce soit au niveau de mes textes critiques, de mes romans ou de ma poésie, je suis toujours une même voie. Il s’agit d’une voie qui assimile entre les formes et les couleurs, la surface et la profondeur, les joies et les douleurs… je dirais que mes différents médiums sont les facettes d’une même pièce. A noter que je présente aussi dans cette exposition, mes différents écrits dont mon dernier ouvrage. Publié en 2009, j’aborde dans ce dernier la situation des arts plastiques au Maroc.

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