Culture

Badia Erradi porte la cause des jeunes marginalisés au quartier l’Océan à Rabat

© D.R

Certes, le vocable «étranger», dans ses différentes définitions, a suscité l’intérêt des écrivains de tout temps. Cependant, chaque auteur a sa manière d’associer ce mot à un entourage et de dévoiler les sentiments éprouvés par certains habitants au point de se sentir étrangers dans leur propre quartier. Le pari semble réussi par la Marocaine Badia Erradi qui a choisi le quartier de l’Océan à Rabat pour son nouvel ouvrage en arabe «Les Étrangers de l’Océan». Une publication parue chez les éditions Marsam en 119 pages et minutieusement analysée par les professeurs, Ahmed Cherrak, Mohamed Aslim et Mustafa Gliti, lors d’une cérémonie de signature organisée lundi 12 mars par le théâtre national Mohammed V à Rabat. A cette occasion, Badia Erradi a indiqué : «Le quartier de l’océan est le point de départ d’une réalité exprimant un sentiment de souffrance véritablement éprouvé». Un feeling qui a suscité, tour à tour, la curiosité et l’intérêt des professeurs ayant livré leurs regards sur l’œuvre de Badia Erradi. Aussi, le titre de ce roman a permis à ces analystes d’ouvrir plusieurs perspectives. C’est le cas d’Ahmed Cherrak qui s’est interrogé sur l’intitulé «Les Étrangers de l’Océan» pour s’avérer, à ses yeux, que «le choix est stratégique pour renvoyer au sentiment de l’étrangeté ressenti dans un lieu déterminé». Selon lui, l’auteure a également partagé, à travers son œuvre, la vie de trois personnages, clochards habitant au quartier l’Océan, à la recherche de l’Eldorado. Chose qui démontre la forte présence de Badia Erradi dans son œuvre en tant que narratrice, militante, voire journaliste. Pour sa part, Mohamed Aslim a mis l’accent sur la thématique de la marginalisation et ses retombées à venir telle qu’elle a été abordée par l’écrivaine en se constituant porte-parole de la couche sociale ayant subi cette situation dans le quartier.
Quant à Mustafa Gliti, il a mis en valeur la fonction de journaliste de Badia Erradi dans «Les étrangers de l’Océan». Ceci se manifeste, entre autres, à travers le traitement de l’affaire de Sebta et Melilla. Selon lui, l’écrivaine a eu recours à un niveau de langue simple tout en accordant une grande importance à la darija, utilisée fréquemment dans l’œuvre.
Ceci étant, il peut s’avérer pour les lecteurs de l’œuvre de Badia Erradi notamment ceux qui connaissent bien «l’Océan» que celui-ci n’abrite pas seulement des couches marginalisées, mais aussi une certaine élite. Bref, chaque auteur a le libre choix de livrer ses propres regards sur un quartier déterminé !

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