Culture

Béni Mellal : Les «Cavernes» de la Médina ont besoin de revalorisation

© D.R

Le problème des cavernes souterraines dans l’ancienne médina de Beni Mellal se pose avec une acuité désespérante. La ville de Beni Mellal a été construite sur des terrains affectés par un important réseau de cavernes souterraines qui ont été à l’origine d’un grand nombre d’effondrements. Des études géophysiques et géotechniques ont été réalisées, en partenariat avec des universitaires de France et de Belgique, en collaboration avec la Faculté des Sciences et Techniques de Beni Mellal, dans le but de localiser avec exactitude l’emplacement de ces grottes. L’existence de ces cavernes, en se référant au schéma directeur de 1978, pourrait venir de deux causes : ces cavernes se seraient formées par l’effet de l’érosion  et l’infiltration des eaux souterraines qui, au fil des temps, ont agi sur les couches friables en sous sol. Mais il y a ceux qui pensent que c’est l’homme qui les a construites pour en extraire la matière de construction, pour s’y mettre à l’abri des pluies ou s’y cacher durant les périodes des guerres entre les tribus. Selon l’étude géophysique qui a été menée à ce sujet, il s’est avéré  que 1600 maisons sont construites sur des cavernes, que 70 de ces habitations se sont déjà effondrées et qu’environ 200 demeures sont menacées d’effondrement à tout moment. Au cours d’une réunion à la wilaya, et en présence du wali, le directeur de l’agence urbaine a attiré l’attention des participants sur le problème de l’assainissement dans l’ancienne médina, dans la mesure où 29% seulement des maisons sont liées à ce réseau au moment où 71% déversent les eaux usées dans les cavités souterraines, ce qui accentue la possibilité de leur effritement et de leur effondrement. Selon l’étude géophysique relative à la répartition spatiale des cavernes recensées dans la médina de Beni Mellal, on estime à 250 environ le nombre des cavernes souterraines dans les terrains de fondation de l’ancienne médina. Plus d’une quinzaine d’entre elles a fait l’objet de visites et les autres ne sont connues que par la description issue de l’enquête auprès des habitants et par l’interprétation des données géophysiques. Certaines cavités, toujours selon l’étude géophysique, sont inoffensives alors que d’autres présentent un danger potentiel avec des risques d’affaissements, ou d’effondrements souvent spectaculaires et dangereux pour les vies comme pour les biens. Le rejet de grandes quantités d’eaux usées dans les cavités constitue un facteur déstabilisateur évident. Un responsable de la RADEET a affirmé lors d’une réunion à la wilaya, qu’une enveloppe budgétaire de 6 millions Dhs est allouée à la réalisation des études relatives aux problèmes de l’assainissement de l’ancienne médina, en ajoutant que les travaux commenceront au mois de mars 2008. Pour le président du Conseil municipal, l’accent doit être mis sur la préservation de l’identité de l’ancienne médina considérée comme l’un des patrimoines culturels de la Région. Ahmed Chada, président de l’Association de l’ancienne médina affirme : « L’ancienne médina doit être revalorisée et c’est par son aménagement et sa reconstruction que ce patrimoine renaîtra de ses cendres. Les habitants tiennent beaucoup à ces lieux qui sont générateurs de leurs revenus. Je lance un appel urgent aux responsables pour arrêter le déversement des eaux usées dans les cavités souterraines». Dr Mohamed Halloumi, le Président de l’Association des Ait Tislit, met l’accent sur d’autres points en affirmant : « On doit arrêter cette circulation  pour protéger notre patrimoine (comme à Essaouira par exemple) d’autant plus que la surface de l’ancienne médina ne dépasse pas 35 ha. Il faut donner aussi naissance au Musée de l’ancienne médina, créer des espaces verts, sans oublier la propreté qui ne pourrait se réaliser sans l’organisation des marchands ambulants… ». Pour sa part, Le wali de la Région Tadla Azilal a insisté sur la protection des vies humaines et des biens, sur la préservation de l’ancienne médina considérée comme le patrimoine culturel et historique de la Région Tadla-Azilal.
Les conclusions de l’étude géophysique confirment que tout projet d’aménagement réaliste choisi pour la médina, est compatible techniquement, esthétiquement et financièrement avec l’existence des cavités souterraines. Les habitants de l’ancienne médina ajoutent :
« Nous voudrions que nos quartiers et nos rues soient propres. Il faut organiser ces marchands ambulants, aménager les structures existantes tout en respectant le côté historique et traditionnel. Nous avons besoin d’aménagement et de valorisation de nos demeures, sans oublier aussi la sécurité de l’ancienne médina ».
Les Recommandations de l’étude géophysique mettent enfin l’accent sur la sécurité de l’ancienne médina afin que d’autres effondrements ne
fassent d’autres victimes :
« Des opérations locales de suppression des causes externes de dégradation des cavités qui conduisent inexorablement à des effondrements, devraient être lancées au plus tôt pour éviter tout nouvel accident ».

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